Un dernier hommage a été rendu mercredi par la Nation au défunt moudjahid Ahmed Gaïd Salah, qui a rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) à l'âge de 17 ans et voué toute sa vie à la défense de la souveraineté et de l'indépendance de l'Algérie. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), vice-ministre de la Défense nationale, décédé lundi à l'âge de 79 ans d'une crise cardiaque, a été inhumé en début d'après-midi au cimetière d'El-Alia, au Carré des Martyrs. Auparavant, dans la matinée, de hauts responsables de l'Etat et de l'Armée, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le chef d'état-major de l'ANP par intérim, le général-major Saïd Chengriha, les représentants du corps diplomatique accrédité à Alger, ainsi que les membres de sa famille et des citoyens, se sont recueillis à la mémoire du défunt, dont la dépouille mortelle a été déposée au Palais du Peuple. Des milliers de citoyens ont tenu à accompagner le défunt jusqu'à sa dernière demeure en suivant le cortège funèbre jusqu'à El Alia, en reconnaissance de son dévouement et ses sacrifices pour l'Algérie. Drapée de l'emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille de Gaïd Salah a été transportée sur un véhicule militaire. Des citoyens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, résidant à Alger ou venus d'autres wilayas, se sont massés tôt le matin le long des artères que le cortège devait emprunter, exprimant leur deuil et leur profonde tristesse. Après l'émergence du mouvement populaire du 22 février, Ahmed Gaïd Salah s'était engagé à accompagner le Hirak, affirmant qu'aucune goutte de sang algérien ne sera versée, et à satisfaire une partie de ses revendications, l'autre devant l'être par le président de la République élu. Il avait assuré la justice du soutien de l'ANP dans la lutte contre la corruption. Plusieurs anciens responsables, dont deux ayant assumé les fonctions de Premier ministre, et des hommes d'affaires ont été jugés et condamnés pour des faits de corruption et de détournements de derniers publics ayant entrainé de graves préjudices à l'économie nationale, une première dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Dans une de ses allocutions, le regretté Ahmed Gaïd Salah, tout en assurant qu'il ne nourrissait aucune ambition politique, avait affirmé: "notre ambition suprême est de servir notre patrie et accompagner sincèrement ce peuple valeureux et authentique pour lui permettre de dépasser cette crise et atteindre la légitimité constitutionnelle, pour un départ sur une base solide et des fondements sains". Assurément, Ahmed Gaïd Salah est parti un 23 décembre 2019 à l'aube avec le sentiment du devoir accompli.