Plusieurs pays dont l'Algérie prendront part, dimanche à Berlin, à la Conférence internationale sur la Libye qui devrait être l'occasion de mobiliser les efforts de la communauté internationale en vue de mettre fin à la crise dans ce pays. Depuis le début de cette crise, l'Algérie n'a eu de cesse de prôner la non ingérence dans les affaires internes de la Libye et d'appeler les parties en conflit au dialogue pour parvenir à une solution politique à long terme. La position adoptée par l'Algérie vis-à-vis du conflit en Libye, pays avec lequel elle partage une bande frontalière de 982 km, va au delà du facteur géographique en ce sens où elle procède de la doctrine de sa politique étrangère, basée sur le respect de la souveraineté des Etats et le rejet de toute immixtion dans leurs affaires internes, tout en faisant prévaloir les solutions politiques et les choix diplomatiques. Partant, l'Algérie s'emploiera à Berlin à convaincre de la nécessité d'une détente de la situation en Libye au lieu d'en faire un terrain de règlement de comptes et de défense d'intérêts étroits. Dans cet esprit, elle a intensifié récemment ses efforts pour amener les parties en conflit à s'asseoir autour de la table de négociations afin de préserver l'effusion du sang des Libyens. A ce propos, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré que l'Algérie étant la plus concernée par la stabilité de la Libye, consentira davantage d'efforts pour la préservation de son intégrité populaire et territoriale. Il avait rappelé, dans ce sillage, que l'Algérie qui doit être un partenaire dans tous les processus de règlement de la crise, n'acceptera point qu'elle soit écartée de la solution en Libye, c'est pourquoi, il a été décidé lors de la réunion du Haut Conseil de Sécurité, de réactiver du rôle de l'Algérie sur le plan international, notamment en ce qui concerne la crise libyenne et la situation au Mali. Dans ce contexte, Alger a connu récemment un véritable ballet diplomatique avec le déplacement de parties en lien direct avec le conflit en Libye, à commencer par le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen Fayez El-Serraj accompagné d'une délégation, suivie respectivement du ministre turc des affaires étrangères (AE), Mevlut Cavusoglu, du chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, du ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Chokri et du président du Conseil italien, Giuseppe Conte. Dans le cadre des efforts de l'Algérie visant le rapprochement des vues entre les différentes composantes et parties libyennes pour renouer avec le dialogue inclusif, une délégation représentant le Maréchal Khalifa Haftar a effectué également une visite à Alger. La quête d'une solution politique pour le rétablissement de la paix escomptée L'Allemagne table sur l'aboutissement de la Conférence, prévue sous l'égide de l'ONU, à un compromis à même de mettre fin au chaos prévalant dans en Libye. Si le défi majeur de cette Conférence est de faire la différence par rapport aux précédentes initiatives internationales à travers la relance du processus politique viable, le rapprochement des vues de toutes les parties internationales concernées par le conflit demeure un défi tout aussi difficile et complexe. L'Allemagne reste optimiste quant aux chances de la Conférence de déboucher à des résultats positives pour mettre fin aux divisions que vit le pays depuis l'automne de 2011 et aux hostilités en cours depuis avril dernier aux frontières de la capitale Tripoli entre les forces du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) et les forces de Khalifa Haftar. La Conférence de Berlin intervient quelque jours après les discussions de paix tenues à Moscow entre les deux parties belligérantes en Libye. Ces discussions ont été couronnées par la signature de l'accord de cessez-le-feu par le GNA tandis que le maréchal Khalifa Haftar a demandé du temps supplémentaire pour l'examiner. Cette Conférence verra la participation des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) ainsi que l'Algérie, la Turquie, l'Italie, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis (EAU) et la République du Congo, président du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye. Seront également présents le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, outre l'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA) et la ligue des Etats arabes.