Les manifestations ont regagné en intensité dans le sud de l'Irak et la capitale Baghdad dimanche, où les protestataires, indignés par la lenteur des réformes, ont bloqué les autoroutes et les ponts. Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont riposté en lançant des pierres. Les affrontements ont fait au moins dix blessés, dont des policiers, selon une source médicale. De nombreux manifestants se sont également rassemblés à Najaf, au sud de Baghdad, et également au niveau des villes de Diwaniya, Kout, Amara et Nassiriya, dans le sud, où la plupart des bureaux gouvernementaux, des écoles et des universités ont été fermés pendant des mois. Les manifestants réclament des élections anticipées sur la base d'une loi électorale réformée, un nouveau Premier ministre pour remplacer l'actuel chef du gouvernement démissionnaire Adel Abdel Mahdi et demandent aussi des comptes à tous les fonctionnaires jugés "corrompus". Cet appel intervenait dans un contexte de manifestations populaires lancées en octobre contre les autorités irakiennes, accusées d'être "incompétentes et corrompues" par les protestataires, et contre l'Iran, à l'influence grandissante en Irak. Deux jours après, les autorités irakiennes ont démenti des informations faisant état de la reprise des opérations militaires américaines communes avec l'Irak, interrompues après la mort du général iranien tué le 3 janvier dans une frappe américaine à Baghdad. Depuis fin octobre, des dizaines de roquettes ont été tirées sur des bases irakiennes abritant des soldats américains, tuant le 27 décembre un sous-traitant américain. Les Etats-Unis ont accusé des factions armées irakiennes pro-Iran d'être à l'origine de ces tirs. En représailles, les Etats-Unis ont bombardé le 29 décembre des bases irakiennes à la frontière syrienne, tuant 25 combattants du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires intégrée aux troupes irakiennes.L'escalade a ensuite atteint un niveau inédit, avec l'attaque américaine contre Soleimani et al-Mouhandis.