Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a affirmé mardi à Alger que l'Office national de l'assainissement (ONA) est appelé à trouver des solutions de nature à l'ériger en entreprise "créatrice de richesse" et autonome dans la gestion et le financement de ses programmes et projets, réaffirmant la détermination du secteur à l'accompagner dans la réalisation des objectifs tracés. Lors d'une visite de travail et d'inspection menée au siège de l'Office à Alger, M. Berraki a souligné que ce dernier compte plus de 20 ans d'expérience, et occupe la deuxième place dans le classement des établissements du secteur, vu la grande importance qu'il revêt dans la préservation de l'environnement et la prévention des maladies à transmission hydrique et la préservation de la santé publique. Le ministre a mis l'accent sur l'importance de réviser le cadre juridique régissant l'office datant de 2005, en vue de permettre à l'établissement d'accomplir son rôle, notamment en ce qui a trait à l'amélioration de la situation financière et à la valorisation de la vase récupérée lors des opérations d'assainissement en tant que matière première, plaidant pour une réforme structurelle de l'office. L'ONA a produit plus de 256 millions m3 d'eau assainie en 2019, à travers 154 stations d'épuration à travers le pays, soit une moyenne de 700 000 m3/jour, dont 13 millions m3 seulement sont exploités (5%) dans l'irrigation agricole, selon les explications fournies par le ministre. 68 000 tonnes de boue (produits secs) ont été produits par l'ONA durant la même année, soit une moyenne de 168 tonnes de produits secs/jour, dont 11% seulement sont exploités dans le secteur agricole. L'office rencontre beaucoup de difficultés en matière de gestion, notamment financière en raison de la dépendance totale et exclusive au trésor public. Le ministre a instruit les cadres de créer des ateliers pour la maintenance du matériel et des équipements dans l'objectif de faire baisser la facture de leur réhabilitation hors entreprise, outre la coordination avec les universités dans les domaines de la formation et de la maitrise des nouvelles technologies dans la gestion et le traitement des eaux. Il a souligné l'importance de l'activation du laboratoire de microbiologie relevant de l'Office avant avril prochain et de la coordination avec les milieux universitaire et scientifique dans ce domaine. Pour faire face aux inondations, M. Berraki a insisté sur le facteur de la prévention qui permet une intervention rapide et immédiate, soulignant que les problèmes financiers de l'entreprise ne devraient pas entraver "cette mission et responsabilité fondamentales" envers le citoyen, mettant en garde contre la politique du "bricolage". Concernant le partenaire social de l'entreprise, le ministre a mis l'accent sur son rôle en tant qu'acteur dans la recherche des solutions aux préoccupations de l'office, à travers la présentation de propositions et l'accompagnement des travailleurs considérés comme base de l'entreprise. Dans ce cadre, il a estimé nécessaire d'améliorer les œuvres sociales des travailleurs afin d'augmenter leur rendement sans exclure aucune partie des concertations et des rencontres. Lors de cette visite, le ministre a inspecté les différents services de l'office, ainsi que le centre d'informations contenant les moyens techniques nécessaires permettant le suivi instantané des stations de traitement et d'assainissement à distance.