Les participants à un forum d'affaires algéro-libyen, organisé mardi à Alger, ont été unanimes à souligner la nécessité de mettre en place les conditions pouvant contribuer au renforcement des échanges commerciaux et économiques entre les deux pays à même de refléter les relations historiques et fraternelles liant les deux peuples. Au terme des travaux de cette rencontre, organisée par la Chambre algérienne de commerce et d'Industrie (CACI), en collaboration avec la Chambre de commerce, d'agriculture et d'industrie de Sebha (Sud-ouest libyen), les participants algéro-libyens se sont mis d'accord sur l'élaboration d'une feuille de route contenant les principales actions à entreprendre pour la mise en place des conditions devant permettre la promotion et l'accroissement des échanges commerciaux et économiques notamment au niveau des zones frontalières. A ce propos, la directrice générale de la CACI, Ouahiba Bahloul a affirmé que ce forum algéro-libyen, qui a permis de recevoir plus de 350 chefs et dirigeants d'entreprises algériennes intéressés par le marché libyen et plus de 75 opérateurs libyens représentant divers secteurs économiques, a été une occasion "prometteuse" ayant abouti à l'identification des actions urgentes pouvant contribuer au renforcement des relations commerciales et économiques entre les deux pays. Outre l'examen des possibilités d'investissements et de co-investissements entre les deux pays, les participants ont convenu également de travailler ensemble pour exploiter les zones frontalières à travers des projets commerciaux devant donner lieu à la couverture des besoins du marché libyen et des perspectives sur le marché africain dans le cadre des zones de libre échanges. Exprimant son "optimisme" et sa pleine satisfaction par rapport à l'engouement enregistré lors de ce forum, la directrice générale de la CACI a souligné que les autorités et les opérateurs économiques des deux pays vont travailler ensemble pour la création de plateformes logistiques au niveau des frontières, en vue de mettre en place les conditions pouvant aider à faciliter les échanges commerciaux entre les deux parties. Lors du forum auquel ont participé le ministre du Commerce, Kamel Rezig et le ministre délégué du Commerce extérieur, Aissa Bekkai, Mme Bahloul a salué "la volonté des autorités algériennes de vouloir promouvoir et d'accroitre les relations et les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Libye". Dans le même ordre d'idées, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, a plaidé pour le renforcement des échanges entre les entreprises algériennes et libyennes, estimant que la proximité géographique existant entre les deux pays doit être mise à profit pour le développement des zones frontalières. Pour ce faire, le président de l'ANEXAL a exhorté les pouvoirs publics à prendre en charge la problématique des modalités de paiement des transactions commerciales entre les opérateurs des deux pays, précisant qu'il s'agit-là de l'une des principales contraintes empêchant la croissance des échanges entre les deux parties. Le rôle de l'Algérie dans la résolution du conflit en Libye salué De leurs côtés, les opérateurs libyens ont plaidé, à l'occasion, pour la réouverture des postes frontaliers actuellement fermés pour des raisons de sécurité, citant notamment ceux existant entre la région d'Illizi et Ghadamès et celui reliant Djanet à la région libyenne de Ghat. "De par la proximité géographique et historique entre les deux peuples, les libyens apprécient beaucoup les produits algériens. Nous considérons les produits industriels et alimentaires algériens parmi les meilleurs de la région aussi bien sur le plan de la qualité que du point de vue prix. Mais nous sommes actuellement pénalisés par la fermeture des postes frontaliers", a regretté le président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Sebha, Mansour Abou El Kacem Israyti. "Nous sommes prêts à ramener 500 hommes d'affaires libyens en vue de signer des accords de coopération avec des chefs d'entreprises algériennes. Nous sommes même prêts à mettre en place un pont pour le transit des marchandises algériennes non seulement dans les régions sud libyennes, mais vers de nombreux pays africains. Nous appelons les autorités de nos deux pays à rouvrir les postes frontaliers et mettre en place les conditions pour assurer un échange sécurisé entre les deux parties", a-t-il souligné. Dans le même sillage, des opérateurs économiques libyens ont appelé à la réouverture des frontalières entre les deux pays pour ouvrir le champ à une "forte coopération commerciale et économique", ce qui permettra, selon eux, "de soulager les populations du sud libyen qui n'ont pas accès au marché algérien". La mise en place des dessertes aériennes dans ces zones a été également recommandée par les participants libyens, évoquant la possibilité de renforcer les liens existant entre les communautés vivant dans ces régions. Les opérateurs économiques libyens, à l'instar de Nabil Meftah, à la tête d'une entreprise spécialisée dans l'importation des produits alimentaires et industriels, sont aussi prêts à devenir des distributeurs de produits algériens en Libye, mettent l'accent sur le contexte "très favorable" avec le retour "en force de l'Algérie dans la résolution du conflit libyen". "Nous sommes très reconnaissants aux efforts menés par l'Algérie pour l'instauration de la paix en Libye. La réouverture des frontières sera une mesure capitale pour renforcer les liens économiques et commerciaux entre les deux pays et pour s'inscrire dans l'objectif d'exportation des produits algériens vers le marché africain", a tenu à souligner, pour sa part, Youcef Abderrahmane, homme d'affaires libyen et délégué des autorités locales. A ce propos, le ministre délégué du Commerce extérieur, Aissa Bekkai a affirmé que les questions soulevées par les opérateurs algériens et libyens "seront examinées et trouveront des réponses appropriées dans les prochains jours".