OUZOU- L'Entreprise nationale des industries électroménagères (ENIEM) de Tizi-Ouzou, qui fait face depuis l'été dernier à des contraintes financières et d'approvisionnement en matière première, se voit contrainte d'aller vers un arrêt technique de ses activités à compter du 2 février prochain, a-t-on appris mercredi de sa Direction générale. Dans une note signée par son P-dg, Djilali Mouazer, et dont une copie a été remise à l'APS, la Direction générale de l'ENIEM informe ses travailleurs que "l'employeur et le partenaire social se voient contraints de convenir d'un arrêt technique d'activité à partir du 2 février prochain, et ce, conformément à la convention collective de l'entreprise." Selon le document, la décision a été prise mardi lors d'une réunion du conseil de direction élargie aux membres du Bureau du comité de participation, tenue au siège de la Direction générale afin de débattre de la situation prévalant au sein de l'entreprise relative à la production et aux approvisionnements. Selon la note, trois solutions sont proposées aux travailleurs pour gérer l'arrêt technique des activités de l'entreprise publique, à savoir l'épuisement des reliquats des congés annuels, l'anticipation sur le congé annuel 2019/2020 et, comme ultime solution, aller vers un chômage technique. Durant cette période, une permanence sera assurée au niveau des unités pour la continuité, entre autres, des travaux d'approvisionnement, du bilan financier ainsi que la vente des produits finis, etc. L'arrêt technique des activités fait suite au non "aboutissement" des démarches entamées par l'ENIEM auprès des organismes financiers pour trouver solution à ses difficultés financières. "Toutes les démarches effectuées par l'entreprise auprès de la Banque extérieur d'Algérie (BEA) et de la tutelle pour débloquer la situation financière de l'entreprise afin d'assurer les approvisionnements nécessaires à l'activité production, demeurent à ce jour sans suite, et ce, malgré le plan de charge ambitieux présenté par l'entreprise", a-t-on expliqué. Selon la note, "cette situation a provoqué une rupture de stocks et des collections CKD. Pour ce qui est des approvisionnements déjà placés, ils seront réceptionnés à partir de la seconde quinzaine de mars prochain, et ne couvrent que quelques journées d'activité", a-t-on précisé. La situation d'arrêt technique des activités a été déjà vécue par l'ENIEM en juillet dernier, lorsque, faute de délivrance d'une licence d'importation de la matière première nécessaire au maintien de ses activités de fabrication, la Direction générale s'est retrouvée contrainte de mettre en congé ses travailleurs le 2 juillet dernier, et ce, durant presque un mois. La situation avait été débloquée après l'intervention du ministère de l'Industrie et des mines, lequel a accordé le 23 juillet la licence d'importation et d'exploitation de la matière première (les collections CKD/SKD) pour le montage d'appareils électroménagers. Les activités (l'approvisionnement de la matière première) de l'entreprise publique avaient été reprises, début août dernier. Le 24 juillet, la Direction générale de l'ENIEM avait aussitôt entamé une réunion avec sa banque de domiciliation pour tenter de trouver des solutions concernant l'ouverture des lettres de crédits pour l'acquisition de la matière première et le rééchelonnement de sa dette. Des discussions ont été également entamées avec le Comité de participation de l'Etat (CPE). Le P-dg de l'entreprise, M. Mouazer, avait annoncé à la presse le 16 janvier dernier, à l'occasion de l'ouverture du deuxième showroom de l'ENIEM à Tizi-Ouzou, qu'il était "optimiste" quant à l'aboutissement de ces discussions autour de l'octroi d'une aide de l'Etat pour accorder à l'entreprise un fond de roulement d'exploitation. "Nous avons mis en place les garanties nécessaires pour bénéficier d'une ligne de crédit d'exploitation importante. Nous avons besoin d'un fond de roulement consistant pour concrétiser notre stratégie de partenariat et commerciale, qui est très ambitieuse", a-t-il dit.