Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Cherif Omari a mis l'accent, dimanche à Alger, sur l'impératif d'adopter une approche pilote concernant les activités de production des viandes rouges et systèmes d'élevage et d'aliments de bétail afin de changer la perception de l'Algérie en tant que marché de consommation en un véritable partenaire économique. "La concrétisation de cette approche exige la création d'un climat de travail favorable et l'éradication de la bureaucratie qui pèse sur les investissements, et ce, à travers l'intensification des rencontres et de la concertation avec les intervenants des différentes filières agricoles", a indiqué M. Omari lors d'une réunion de concertation sur le développement et la promotion de la production des viandes rouges et l'amélioration de l'activité d'élevage. Dans le cadre de cette approche, le secteur s'emploiera à rationaliser les importations, notamment des produits finaux de viandes rouges pour être complémentaire et limitée dans le temps. Le ministre a évoqué également la nécessité pour les éleveurs de s'organiser en coopératives et de coordonner avec les abattoirs implantés à travers le territoire national pour l'étude des coûts adéquats pour toutes les parties (abattoirs, éleveurs et consommateurs). Le secteur, a-t-il précisé, donnera, en cas de besoin d'importation, la priorité aux bétails vivants qui donnent une valeur ajoutée aux professionnels du domaine, tout en évitant l'importation de produits finaux de viandes rouges. "Si nous recourons à l'importation des produits finaux, comme mesure préventive, la valeur ajoutée réalisée sera exportée vers le même pays exportateur de ce produit", a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, appelé à la valorisation des unités de tannerie et de production de laine, notamment dans le Sud en vue de créer de sources de revenus et exploiter cette richesse nationale dans d'autres industries de transformation. "Il faut élaborer un cahier des charges et établir un accord entre les éleveurs et les abattoirs afin de protéger la marge bénéficiaire de chaque partie et de contribuer à la sédentarisation des agriculteurs dans leurs zones", a-t-il estimé, appelant à la création d'une coopérative dans chaque daïra. S'agissant de la hausse de prix des viandes, M. Dilmi a indiqué que c'est le résultat direct de la spéculation et de la concurrence des viandes importées au produit local, ajoutant qu'au final le citoyen et l'éleveur restent les seules victimes de ce cercle. Les mesures prises sont à même de contribuer à l'amélioration progressive de cette situation, a-t-il estimé. Pour sa part, le président de la Fédération nationale des éleveurs, Azaoui Djilali, a indiqué que la production jusqu'au mois en cours permettait de couvrir la demande durant le Ramadhan et l'Aid El-Adha évoquant la possibilité d'examiner l'exportation. Il a fait savoir, par ailleurs, que les revendications des éleveurs se limitaient au soutien en leur assurant la disponibilité et l'acheminement des fourrages aux zones d'élevage. Cette réunion a regroupé les directeurs des organes et des établissements économiques concernés (banques et compagnies d'assurance) et les représentants du Conseil national interprofessionnel de la filière viandes rouges (CNIFVR) et de la Fédération nationale des éleveurs ainsi que les directeurs d'Offices, de l'Union des paysans et de la Chambre nationale d'agriculture (CNA).