Le président du Chili, Sebastian Pinera, a exhorté les Chiliens à s'unir en faveur d'un "accord majeur pour la démocratie et contre la violence", au lendemain d'une nouvelle manifestation marquée par des affrontements entre manifestants et force de l'ordre et au moment où des appels ont été lancés pour de nouveaux rassemblements au mois de mars prochain. En effet, le Chili est secoué depuis quatre mois par un mouvement social sans précédent contre les inégalités et pour des réformes sociales, qui a fait 31 morts et de nombreux saccages et incendies d'établissements publics et commerciaux. Ces manifestations ont d'abord éclaté, en octobre dernier, contre une hausse des tarifs du métro dans la capitale Santiago, puis se sont répandues à travers le pays alors que les Chiliens exprimaient leur mécontentement face au coût élevé de la vie, au manque de services publics et aux inégalités croissantes. Après quelques semaines d'accalmie liées aux vacances d'été dans l'hémisphère sud, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi soir dans le centre de la capitale Santiago, sur l'emblématique Plaza Italia, pour réclamer une nouvelle fois au gouvernement de "profondes réformes". Il a appelé les législateurs à travailler à l'adoption d'une série de réformes visant à répondre aux demandes des manifestants, y compris une augmentation du salaire minimum. L'administration Pinera a également présenté des projets de loi pour renforcer l'ordre public et permettre le déploiement de troupes afin de protéger les infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux, les aéroports, les centrales électriques et les usines d'eau potable durant les manifestations. Outre un paquet de mesures sociales, le président a promulgué en décembre une loi permettant l'organisation d'un référendum le 26 avril sur un changement de la Constitution, une des principales revendications des manifestants. L'actuelle est héritée de la période de la dictature militaire d'Augusto Pinochet (1973-1990). Un plébiscite prévu en avril sur la possibilité de modifier la Constitution pour mieux combler l'écart de richesse croissant dans l'une des principales économies d'Amérique latine. "Notre gouvernement va garantir ce plébiscite, et il respectera également la décision que les Chiliens prendront librement et indépendamment le 26 avril", a affirmé M. Pinera.