De nouvelles manifestations, parfois émaillées d'incidents, ont eu lieu mardi soir au Chili pour maintenir la pression sur le gouvernement du président conservateur Sebastian Pinera, au onzième jour d'un mouvement de contestation inédit contre les inégalités socioéconomiques. Environ 10 000 personnes, selon les autorités locales, se sont rassemblées sur l'emblématique Plaza Italia, dans le centre de Santiago, après un appel lancé sur les réseaux sociaux. "Pinera démissionne", pouvait-on lire sur une large banderole déployée par les manifestants. Comme la veille, des incidents isolés ont éclaté aux abords du rassemblement entre protestataires et forces de l'ordre. "Il ne s'agit pas de gens qui veulent la justice sociale, qui veulent que les choses aillent mieux, ce sont des gens qui veulent la destruction, le chaos", avait réagi Karla Rubilar, la nouvelle porte-parole du gouvernement. Elle avait alors souligné le contraste avec la mobilisation historique du 25 octobre où 1,2 million de personnes, selon des chiffres officiels, avaient manifesté pacifiquement. Le sous-secrétaire à l'Intérieur, Rodrigo Ubilla, a souligné une recrudescence des actes violents de type incendies, pillages et saccages, passés de 21 à 89 entre dimanche et lundi dans tout le pays. Son homologue à la Justice, Hernan Larrain, a par ailleurs reconnu que certaines interventions des forces de sécurité depuis le début des troubles "semblaient être des violations des droits de l'homme". Vingt personnes sont mortes depuis la contestation, dont cinq par l'intervention des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont été blessées.