Le placement des femmes dans la marché de l'emploi représente 14,96% du total des placements enregistrés par l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) durant l'année 2019 en légère hausse par rapport à l'exercice précédent, a-t-on appris auprès du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. "Les placements classiques des femmes dans le monde du travail se sont élevés à 50.159 durant l'année 2019, soit un taux de 14,96% du nombre total des placements des demandeurs d'emploi enregistrés par l'ANEM", a précisé la même source. Le nombre de placement des femmes avait atteint 47.730 (12,71%) placements en 2018, et 8.936 (17,23%) durant les deux premiers mois de l'année en cours. Concernant les demandeurs d'emploi aux besoins spécifiques, le bilan de l'ANEM fait état de 646 demandeurs de différents types d'handicaps placés au cours de l'année précédente, 71 sont des femmes, sachant que l'Agence a recensé un total de 6.290 demandes d'emploi provenant des personnes aux besoins spécifiques à travers le territoire national, à la même date de référence. Durant les cinq dernières années, le placement classique des femmes a connu une progression "significative", passant de 27.103 placements en 2014 à 50.159 placements en 2019, soit un accroissement de 85%, a-t-on affirmé. S'agissant du dispositif d'Aide à l'Insertion professionnelle (DAIP), "243.478 femmes ont été insérées durant la période 2014-2019, dont 4.962 en 2019 et que 113.802 autres femmes ont été recrutées dans le cadre des contrats de travail aidé (CTA) depuis 2014, dont 8.261 en 2019. En matière d'encouragement de l'entreprenariat des femmes, par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeune(ANSEJ) et la Caisse nationale d'assurance-chômage (CNAC), la même source a souligné que le nombre de femmes ayant bénéficié des dispositifs publics d'appui à la création de micro entreprise a connu "une évolution sensible" durant la période 2014-2019, passant de 17,22% à 17,37% projets financés, ajoutant qu'en 2019 le nombre de projets réalisés par les femmes a atteint 1.964, selon le ministère. "Quoique les femmes aient investi tous les secteurs, l'analyse de la structure des projets initiés par les femmes durant la même période de comparaison, fait ressortir que celle-ci est dominée par le secteur des services avec 15,43% des projets créés, contre 19,15% dans le secteur de l'artisanat, 7,62% dans le secteur de l'agriculture, 17,22% dans le secteur de l'industrie, 48,30% dans les professions libérales et 2,31% dans le secteur du bâtiment et travaux publics", a-t-on soutenu. Il ressort de ces données que certains secteurs, tels que "l'hydraulique, la maintenance, la pêche et le transport sont très peu sollicités par les femmes", estime la même source. Par ailleurs, les résultats des enquêtes sur l'emploi et le chômage réalisées par l'Office national des statistiques(ONS), démontrent que la présence de la femme sur le marché du travail "ne cesse d'augmenter". Sur la période allant de septembre 2014 à mai 2019, le nombre de femmes occupées est passé de 1.722.000 (16,81% de la population occupé) à 2.062.000 (18,27%), soit un accroissement de 19,74%. Les données de l'ONS issues de l'enquête sur l'emploi et le chômage de mai 2019, font ressortir que 61,1% de l'emploi féminin est concentré dans l'administration publique, ajoutant que par groupe de profession, l'emploi féminin absorbe 56,9% de l'emploi total des employés administratifs, 54,8% des professions intellectuelles, 37,5% des professions intermédiaires (cadres moyens,) et 16,3% des métiers qualifiés de l'industrie et de l'artisanat. Cependant, le taux de chômage des femmes "demeure important" avec 20,4% en mai 2019, contre 9,1% chez les hommes. A cet effet, le directeur général de l'emploi et de l'insertion au ministère, Mohamed Charaf Eddine Boudiaf, a souligné que la participation de la femme au marché du travail a enregistré des progrès grâce à plusieurs réformes institutionnelles qui lui garantissent des droits de plus en plus élargis et favorisent son intégration dans le monde du travail. En matière d'accès à l'emploi, le même responsable a affirmé que la nouvelle politique de l'emploi a contribué à une redynamisation du marché de l'emploi en général et de l'activité féminine en particulier. Il a rappelé que la loi n 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations du travail, modifiée et complétée, consacre le droit au travail quel que soit le sexe et interdit toute discrimination entre travailleurs en matière d'emploi, de rémunération ou de condition de travail. Le même responsable a affirmé que la question de l'emploi et de la lutte contre le chômage constitue "une des priorités" du programme du gouvernement dont elle constitue "un axe stratégique". Il a indiqué que la loi fondamentale du pays stipule, dans son article 36, que l'Etat œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi, soulignant que la mise en œuvre de ce principe constitutionnel trouve sa pleine traduction dans la législation qui prohibe toute discrimination entre les hommes et les femmes en matière de travail et d'emploi, elle assure une protection particulière pour la femme travailleuse et la prémunit contre toute forme d'exploitation. "Le gouvernement a inscrit également comme axe prioritaire de son plan d'action le renforcement de l'intégration économique des femmes, des personnes à besoins spécifiques et des demandeurs d'emploi résidents au niveau des localités dépourvues de bassins d'emploi, à travers la mise en place de nouveaux mécanismes incitatifs", a-t-il rappelé. Le DG de l'emploi et de l'insertion a rappelé que la contribution du secteur du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale en matière de promotion de l'emploi s'opère, notamment, à travers la mission d'intermédiation sur le marché du travail dévolue à l'ANEM, l'appui et l'encouragement de l'esprit entrepreneurial chez les jeunes promoteurs par le biais des dispositifs de soutien à l'activité gérés par l'ANSEJ et la CNAC.