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Le coronavirus impacte le comportement des Algériens
Publié dans Algérie Presse Service le 14 - 03 - 2020

Le coronavirus (Covidus-19), désormais déclaré pandémie mondiale, continue d'impacter les comportements des Algériens, à l'instar du reste de la communauté internationale et ce, en dépit d'une meilleure connaissance de la riposte à adopter face à cette nouvelle pathologie, grâce aux actions de sensibilisation et d'information menées par les pouvoirs publics.
Telle une ruche d'abeilles en pleine fébrilité, la douzaine de médecins et autres personnels de la santé s'activent à répondre aux appels des citoyens, soucieux d'en savoir plus sur la dangerosité de ce nouveau virus qui a mis en émoi la planète depuis décembre dernier.
Depuis trois semaines, une partie du centre d'appels d'Algérie Télécoms à Alger a été affectée à la cellule d'écoute mise en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à travers le numéro groupé 3030. Un chiffre déjà intégré par la majorité des citoyens et que bon nombre d'entre eux ont déjà sollicité.
"Les citoyens sont quelque peu inquiets. Nous essayons de les rassurer tant bien que mal en apportant les réponses à leurs questions, s'agissant de l'attitude à adopter afin de prévenir toute contamination en cas de suspicion. En moyenne, je reçois quelques 300 à 400 appels par jour", affirme à l'APS le Dr Mohamed Michari, coordonnateur d'une des 3 brigades mobilisées par la Direction de la Santé et de la Population (DSP) d'Alger, dans le cadre de ladite cellule d'écoute. Chaque brigade étant composée d'une douzaine de personnes, suspendues au téléphone, de façon quasi ininterrompue.
Médecin généraliste détaché de la Clinique centrale des Brûlés, il a précisé que sa mission, qui impose un temps de brigade continue de 10 heures, se veut être "une riposte exceptionnelle à une situation exceptionnelle", soulignant la provenance des appels des quatre coins du pays, pour la plupart portant sur les mêmes préoccupations quant à la nature de cette redoutable maladie et des précautions à envisager pour l'éviter.
"Le message passe différemment selon le niveau intellectuel et d'absorption des données des appelants, avant d'assurer que la réponse aux questions se fait "en fonction de la langue et du niveau des citoyens, y compris en tamazight".
Le praticien précise que nombre de personnes qui attendent la visite de proches résidant à l'étranger s'enquièrent sur l'attitude idoine à adopter face à cette situation qui les rend "perplexes".
Idem pour les professionnels dont l'activité requiert des contacts avec des partenaires étrangers, sachant que l'inquiétude est "plus grande" lorsqu'il s'agit de ceux qui se déplacent de l'extérieur du pays. D'autres, voulant être conseillés s'ils doivent se rendre ou pas à une fête de mariage à laquelle ils sont conviés, ajoute-t-il, avant de relever que " c'est également le cas pour tout autre regroupement ou rassemblement humains, à l'instar des marchés".
"Les mères de familles sont nombreuses à s'inquiéter pour leurs enfants, à l'exemple d'une maman d'un écolier de 13 ans atteint de diabète et pour lequel elle appréhendait une contamination en raison de la fragilité de sa santé", détaille-t-il encore, avant de relever une "confusion fréquente chez les citoyens entre la grippe saisonnière et le coronavirus alors que c'est totalement différent en dépit de la similitude des symptômes. Nous avons l'impression que toute personne qui a une grippe saisonnière appelle systématiquement le 3030, mais nous sommes là pour les écouter, les interroger sur les symptômes qu'ils présentent, avant de les orienter vers la structure sanitaire la plus proche. Contrairement à ce que beaucoup pensent, nous ne sommes pas habilités à faire le diagnostic à distance, certains nous donnent même leur tableau clinique et confirment d'eux-mêmes avoir contracté le coronavirus !".
Dr Michari ajoute que parmi ceux qui les ont contactés de l'intérieur du pays, il s'en est trouvé qui "ont cru que l'on allait se déplacer vers eux" pour les ausculter, faisant savoir que la réplique consiste à "rappeler les mesures d'hygiène à respecter" et qu'en cas de suspicion, le premier geste à effectuer par le personnel médical demeure "l'isolement pour éviter la propagation du virus, faute de traitement pour celui-ci". Et de conclure à "une sorte de décantation qui s'est effectuée avec le temps, à mesure que
les gens sont plus informés", ce qui s'est traduit, selon lui, par une "baisse de l'affolement et de l'intensité du stress". Ceci, même si la fréquence des appels demeure "soutenue" tandis qu'elle connaît des "pics" dès l'annonce de nouveaux cas confirmés, ajoute-il.
Egalement détaché de la Clinique centrale des Brûlés, le Dr Khaled Ouafek confie qu'"après leur avoir parlé, les citoyens sont rassurés, ce qui évite à la majorité des personnes saines de se déplacer vers les urgences hospitalières et de les encombrer inutilement".
Coordonnatrice en paramédicale à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) en rééducation d'Azur Plage, Fatma-Zohra Kadiri fait savoir, quant à elle, "l'anxiété particulière" des adultes pour leurs parents âgés, d'autant que l'instabilité climatique des derniers jours a favorisé la grippe saisonnière chez bon nombre d'entre eux.
"Par ailleurs, nombreux sont ceux qui affirment en savoir plus sur le coronavirus mais qui appellent tout de même juste pour en avoir le cœur net", renchérit-elle, avant d'évoquer les interrogations plus ou moins fréquentes quant au "risque de proximité" avec les animaux et s'il faut, par conséquent, s'en séparer ou pas. Et de signifier être parfois confrontée à des questionnements auxquels "il n'est pas aisé" de répondre: "J'ai reçu un appel d'une maman d'un enfant de 2 ans me disant être dans l'obligation de se rendre en Turquie pour motivations médicales. Ne pouvant lui conseiller l'annulation, j'ai insisté sur les précautions sanitaires à prendre en lui rappelant les risques encourus par les déplacements à l'étranger, avant d'insister sur "l'impact positif de l'écoute qui constitue un élément de la guérison".
Appels plaisantins et interrogations farfelues
Sur la totalité des appels qu'il a reçus depuis que le centre d'écoute spécial coronavirus est fonctionnel, plus de la moitié émane de plaisantins "qui ont visiblement du temps à perdre", déplore Dr Michari.
Son confrère, Dr Ouafek estime entre 10 % et 15 % les appels "non sérieux" auxquels il réplique en "évitant de rentrer dans le jeu" des plaisantins qui pénalisent d'autres plus sérieux: "Nous finissons par les recadrer et certains redeviennent plus sérieux", explicite-t-il.
Au bout du fil, Mme Kadiri a, quant à elle, été confrontée à des appréhensions pour le moins farfelues, citant le cas d'un résidant à Baraki, qui "a exigé l'intervention du ministère de la Santé pour faire évacuer les ovins qui peuplent la villa de son voisin et qui, selon lui, représentent une menace pour la santé de ses enfants : "Il s'est plaint de l'odeur désagréable qui s'en sort et à cause de laquelle il maintient en permanence ses fenêtres fermées. Il a été jusqu'à me dire si mes enfants tombent malades, vous l'aurez sur la conscience. J'ai expliqué que cela n'a rien à voir avec le coronavirus mais il n'a rien voulu entendre.
J'ai dû user de psychologie, en lui disant qu'on allait garder son numéro de téléphone pour le rappeler", témoigne-t-elle. Elle révélera que quelques communicants citoyens, mis à l'aise par la distance qu'offre le téléphone, s'évertuent à poser "toutes les questions qui leur passent par la tête, dont certaines embarrassantes", au moment où d'autres, réalisant la voix féminine sur laquelle ils tombent, osent "aller plus loin dans le langage", s'indigne-t-elle.
Les ventes de gels hydro-alcooliques et bavettEs s'emballent...
"Sur les nombreux appels qu'on a reçus jusque-là, certains se sont plaints des nouvelles dépenses qu'ils doivent consentir pour l'achat des gels hydro-alcooliques et autres masques de protection et dont les coûts ont sensiblement augmenté ", affirme le Dr Michari, qui soutient "ne pas comprendre que l'on veuille s'enrichir en profitant d'un climat de peur et de panique ". "Face à ces questions, nous n'avons aucune réponse à leur fournir".
Même sentiment d'indignation exprimé par un des pharmaciens exerçant dans le quartier de Bab-El-Oued qui soutient "tenir par-dessus tout à la bonne réputation qu'il a acquise auprès de sa clientèle", si bien qu'il a refusé l'offre de son fournisseur d'écouler les bavettes au prix de 50 DA.
"En temps normal, elles se vendaient à 20 DA et à 50 DA pour celles qui sont dotées de valves. J'ai carrément cessé de les vendre, car j'estime que j'ai affaire à des citoyens ou des malades qui s'inquiètent pour leur santé!", s'exclame-t-il, plaidant pour un prix symbolique de 10 DA de ces articles, à défaut d'être "gratuits".
Si les rayons de son officine sont dépourvus de cette marchandise, ceux-ci sont, en revanche, achalandés en solutions destinées à la désinfection des mains, tout aussi fréquemment demandées par les citoyens, notamment les flacons de 80 et de 100 millilitres (ml), cédés à 160 DA.
"Ce sont les moins chers et s'épuisent vite. Nous en vendons environ 150 unités par jour surtout pour les écoliers auxquels les instituteurs ont exigé l'achat de ces produits !", fait savoir le pharmacien. Il en est de même pour son confrère officiant à Alger-centre qui, lui, a mis en vente les fameuses bavettes à raison de 50 DA la pièce. Un tarif parfois plus élevé dans d'autres quartiers de la capitale assure-t-on. Il en est de même pour les solutions hydro-alcooliques qui font également objet de spéculation de la part des fournisseurs.
"Il faudrait peut-être envisager la gratuité des bavettes puisqu'elles sont fabriquées localement ainsi que l'incitation des officines à préparer elles-mêmes les gels désinfectants comme cela se fait ailleurs", suggère un des pharmaciens de la rue Didouche Mourad.


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