Tous les pays du monde sont désormais touchés par le nouveau coronavirus, qui a choqué autant les places boursières que les grandes économies, alors que les mesures de confinement se généralisent en Europe, devenue le nouvel épicentre de ce que l'OMS a qualifié de pandémie. Après le krach du 29 octobre 1929 à Wall Street, celui du 19 octobre 1987, la crise des "subprime" en octobre 2008, c'est donc la deuxième semaine du mois de mars 2020 qui restera dans les annales. Comble de malheur, elle s'est achevée, pour les adeptes de la théorie du complot, par un vendredi 13. Les grandes places européennes ont perdu au final entre 17% (Londres) et 20% (Paris et Francfort), Wall Street est allé de convulsions en convulsions. L'indice Dow Jones a perdu un dixième de sa valeur sur la semaine. "On est passé d'une crise sanitaire à une crise financière", estime Alexandre Drabowicz, responsable adjoint de la plateforme actions chez Amundi. Et la note est salée pour les grandes fortunes. Jeff Bezos, homme le plus riche du monde, a vu la sienne reculer de 8 milliards en sept jours, d'après des chiffres en temps réel du magazine Forbes. Le Français Bernard Arnault, PDG de LVMH, a perdu 14 milliards en une semaine. Toutes ces pertes sont virtuelles car les grosses fortunes n'ont pas vendu leurs titres et pourront se refaire si les marchés se redressent. En Italie, la vie s'est arrêtée: rues désertes, commerces et parcs fermés: le pays a entamé son premier week-end d'isolement dans un silence pesant, juste interrompu par une minute d'applaudissements pour les personnels soignants engagés dans la bataille contre l'épidémie de coronavirus. Dernières mesures, Milan et Rome ont fermé leurs parcs, jardins publics et aires de jeux pour éviter les rassemblements. Au coeur de la Ville éternelle, les 80 hectares de la célèbre Villa Borghese restent toutefois accessibles aux rares joggeurs et promeneurs souvent accompagnés de leurs chiens qui parfois se saluent à bonne distance d'un mouvement de main, escortés par les cris des oiseaux, seuls à déchirer un étrange silence. Plus inquiétant, les pays du monde entier se barricadent devant la pandémie du nouveau coronavirus, désormais concentrée en Europe, qui a infecté plus de 150.000 personnes, notamment en Espagne qui a décidé d'une mise à l'isolement quasi-totale. Aucun individu sur la planète ne semble à l'abri, pas même le président américain Donald Trump qui a annoncé s'être soumis au test. Devant la progression de la pandémie, le monde se barricade toujours plus: Madrid a pris des mesures particulièrement radicales avec une quarantaine quasi-totale imposée aux Espagnols et décrété l'état d'alerte pour quinze jours. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l'Europe de nouvel "épicentre" de la pandémie, dont le pic est "impossible" à prévoir. Plus de 152.898 cas d'infection sont dénombrés dans 137 pays, dont les plus touchés après la Chine sont l'Italie avec 1.441 morts pour 21.157 cas, l'Iran avec 611 morts (12.729 cas), l'Espagne avec 183 morts (5.753 cas) et la France avec 91 morts (4.500 cas).