Le Conseil de sécurité des Nations Unies prévoit un nouveau briefing sur le Sahara occidental en avril au moment où les efforts de paix sont dans l'impasse en l'absence d'un envoyé personnel pour relancer le processus onusien. C'est le chef de la Minurso, Collin Stewart, qui devrait présenter un exposé de la situation de cette mission onusienne mandatée pour organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, indique l'agenda prévisionnel du Conseil de sécurité pour le mois d'avril. Etant donné l'absence persistante d'un envoyé personnel, les 15 membres du Conseil de sécurité pourraient envisager une déclaration sous forme de communiqué pour exhorter le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d'un nouvel émissaire pour le Sahara occidental, ajoute la même note. En octobre dernier, lors des traditionnelles discussions sur le renouvellement du mandat de la Minurso, plusieurs membres ont souhaité, en vain, inclure ce message au SG de l'ONU dans la résolution 2494 (2019). Le retard accusé dans la désignation d'un nouvel émissaire devrait fort probablement "accroître le sentiment de pression" du Conseil pour "un appel plus ferme" à ce sujet, souligne la même source.De nombreux pays membres, frustrés par l'absence d'un envoyé personnel et de progrès dans le processus de règlement définitif de la question du Sahara occidental, mettront à profit cette réunion pour exprimer ces préoccupations. Après une intense médiation qui a ravivé l'espoir de paix au Sahara occidental, le processus onusien se trouve depuis mai 2019 dans l'impasse depuis le départ de l'envoyé personnel, Horst Kohler, à qui l'ONU tarde à nommer un successeur. Avec son départ, le Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains James Baker et Christopher Ross et le hollandais Peter Van Walssun.L'ONU a été invitée, plusieurs fois, à préserver l'élan de Genève en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination, seul moyen de parvenir à une solution pacifique et durable dans la dernière colonie en Afrique. Il va sans dire que le retard pris dans la désignation d'un nouvel émissaire pour le Sahara occidental a été exacerbé par les conditions préalables imposés par le Maroc.Dans les faits, l'ONU tout comme son organe suprême, le Conseil de sécurité, ont manqué en 2019 l'occasion d'éviter l'effondrement du processus politique et d'empêcher le Maroc de dicter ses termes. En octobre, le Conseil de sécurité, divisé, a adopté une résolution déséquilibrée qui a porté un sérieux coup à l'élan politique que l'ancien émissaire a entretenu pendant 18 mois.Le texte prorogeant le mandat de la Minurso, d'une année, a rompu avec la pratique en vigueur depuis plus de deux ans, en vertu de laquelle la Mission onusienne était reconduite sur une base semestrielle. La résolution présentée par les Etats-Unis, mais marquée surtout par l'empreinte de la France, a été critiquée par plusieurs membres du Conseil de sécurité pour son libellé favorable au Maroc. L'Afrique du Sud, la Russie et la Chine ont déploré "des tentatives d'estomper des paramètres de règlement du conflit" convenus dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité.La référence aux notions de "réalisme" et "compromis" dans ladite résolution était une tentative de saper certains principes, dont le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, qui pourtant a été consacré par l'Assemblée générale et les résolutions pertinentes du Conseil sécurité.Le mandat de la Minurso expire le 31 octobre 2020.