Alors que la concurrence pour s'approvisionner en équipements médicaux s'accentue sur le marché international en ces temps de pandémie, en Algérie les universités sont toutes mobilisées pour répondre à une demande qui explose. Depuis plus d'un mois, la consommation des équipements médicaux nécessaires à la prise en charge des malades atteints par le covid19 augmente au fur et à mesure de la progression de l'épidémie. La demande des masques chirurgicaux, des respirateurs artificiels, de certains médicaments utilisés en réanimation, des tenues de protection ou de gel hydro-alcoolique est sans précédent. Pour faire face à ce défi, plusieurs universités algériennes se sont lancées dans la production d'équipements médicaux indispensables à la lutte contre le coronavirus. A Alger, l'Université des Sciences et Technologies Houari Boumediène (USTHB) est l'un des établissements d'enseignement supérieur qui participent à l'effort de production du matériel médical nécessaire pour affronter la crise sanitaire du coronavirus. "Dès qu'on obtiendra le produit on prendra attache avec Saidal. Il n'y a pas de problèmes sur ce plan parce que nous avons une convention-cadre avec ce groupe", a-t-il ajouté. L'Université prévoit, en outre, de fabriquer des respirateurs artificiels, autres équipements stratégiques actuellement en tension. Selon le recteur de l'USTHB, les étudiants en Master de la faculté de Génie mécanique et Génie des procédés ont développé un prototype qu'ils veulent produire à grande échelle. "J'ai donné mon accord pour qu'ils lancent la production. Ils ont tout le nécessaire pour le faire dans un délai de 15 jours à un mois. Ils sont sur un modèle qui est réalisable facilement", a-t-il soutenu. Déterminés à participer à l'effort national de lutte contre le coronavirus, les étudiants de cette faculté vont lancer, en outre, la production de "visières avec une matière bon marché", a-t-il ajouté. La faculté de Médecine pleinement mobilisée La demande de gel hydro-alcoolique qui a considérablement augmenté depuis le début de l'épidémie du nouveau coronavirus, a incité la faculté de Médecine d'Alger à produire cette solution, renforçant la production des fabricants traditionnels. "Nous avons produit 400 flacons de 400 ml. Une production réservée pour des dons à différents établissements de santé", a affirmé le Secrétaire général de la faculté de Médecine, Nacer Edinne Tifoura. Cette production, a-t-il poursuivi, a permis d'approvisionner différents services du CHU de Beni Messous, le service de Médecine légale du CHU Mustapha Pacha, le CPMC, et le service de neurochirurgie de l'hôpital Ait Idir. Par ailleurs, la faculté de Médecine d'Alger s'est lancée dans un autre projet "très ambitieux", pour contribuer à la lutte contre le Coronavirus, selon M. Tifoura qui a refusé, toutefois, d'en dévoiler les contours. "Il est sur le point d'être finalisé et une annonce sera faite prochainement", a-t-il déclaré. Pour répondre à l'envol de la demande de gel hydro-alcoolique, la faculté des Sciences d'Alger s'est organisée, de son côté, pour produire "plus de 600 flacons de 500 ml" de cette solution, conformément aux normes de l'OMS, a fait savoir le Doyen de cette faculté, Abdelhakim Boudis. Cette production, réalisée grâce à l'apport d'une entreprise privée qui a offert à la faculté des Sciences les flacons de conditionnement, a été distribuée gratuitement aux établissements hospitaliers, à l'Ecole de police et à des associations de la wilaya d'Alger, et aux pompiers. Pour pallier la pénurie d'équipements de protection, la faculté des Sciences s'est aussi lancée dans la fabrication de visières et des masques. "Nous avons produit, jusqu'à présent, (200) visières que nous avons distribuées aux CHU de Béni Messous et Mustapha Pacha, à l'hôpital de Zéralda, et à des associations, ainsi que 500 bavettes", a précisé M. Boudis, soulignant que ces bavettes n'ont pas vocation à remplacer les masques FFP2, réellement protecteur, mais elles peuvent être utiles dans certains cas. Cette faculté a préparé également pour le ministère de l'Enseignement supérieur, à la demande de ce dernier, des solutions antiseptiques de pulvérisation, a-t-il encore ajouté.