Le peuple palestinien, et avec lui les solidaires de bonne volonté commémoreront vendredi, 15 mai, l'anniversaire de la Nakba-catastrophe, soixante-douze ans depuis le début du drame des Palestiniens, et tant d'année de "souffrance, de malheurs et de massacres pour un peuple digne". Cette date rappelle le déportation en 1948 de plus de 750 000 palestiniens et la création d'une entité israélienne sur leur terre. En cette journée, véritable désastre pour la Palestine, alors qu'une grande partie du monde est confinée chez elle depuis quelques mois en raison de l'épidémie Covid-19, les Palestiniens "confinés chez eux" depuis plusieurs décennies, et privés de leurs droits, observeront une commémoration symbolique et virtuelle cette année dans cette période particulière. "Il est très difficile d'imaginer qu'actuellement, il y a toujours un peuple occupé, un peuple opprimé, un peuple dépossédé de sa terre, humilié et écrasé par la colonisation et l'apartheid, et qui subit une injustice depuis plus de sept décennies", a déclaré à l'APS, Ziad Meddoukh, professeur universitaire, chercheur et écrivain, de l'université al Aqsa de Ghaza. M.Meddoukh a, à cette occasion, dénoncé "la poursuite des agressions israéliennes contre un peuple digne, la poursuite de l'injustice imposée à un peuple occupé", ajoutant que des "plans et projets israéliens et américains sont élaborés pour annexer le reste de la Palestine". Il a également condamné "un silence complice d'une communauté internationale officielle, qui ne fait rien pour mettre fin à une souffrance qui dure depuis plus de 70 ans". 15 mai 1948 -15 mai 2020, soixante-douze ans déjà! Soixante-douze ans depuis le début de cette injustice imposée à un peuple sur sa terre, soixante-douze ans de déportation d'un peuple pour le remplacer par un autre peuple. "Soixante-douze ans d'exil forcé, d'expulsion, de confinement, de confiscation des terres palestiniennes, de privation de droits élémentaire de tout un peuple palestinien", a souligné l'universitaire palestinien. En même temps, M. Meddoukh évoque "la résistance, la patience, la détermination, le courage, et la persévérance du peuple palestinien, toujours debout. Un peuple toujours attaché à sa terre, à ses racines et à sa Palestine en dépit de toutes les mesures de cette occupation illégale, une occupation aveugle, une occupation qui dure et qui dure !". Durant sept décennies que les forces d'occupation violent les droits les plus fondamentaux d'un peuple, victime d'une politique d'apartheid, de discrimination et de terrorisme d'un +Etat+ hors la loi menant une "persécution criminelle du peuple palestinien par des colons et des soldats haineux", s'est alarmé l'universitaire palestinien. "En 72 ans, l'occupation a appliqué toutes les mesures inhumaines illégales à l'encontre des Palestiniens: elle en a emprisonné plus d'un million, elle en a massacré et assassiné des milliers, elle a occupé tout leur territoire, et elle s'apprête à annexer le reste de la Palestine", a indiqué M. Medoukh. Cette occupation illégale a créé le drame des réfugiés palestiniens qui vivent dans des conditions humanitaires épouvantables dans les pays voisins et à l'étranger, et qui souffrent en permanence, a-t-il rappelé. "Cet Etat d'apartheid est le seul qui, encouragé par les grandes puissances internationales, n'a jamais appliqué aucune résolution des Nations-Unies, pas plus que les accords de paix signés", a ajouté M. Meddoukh. Qualifiant Israél d'"Etat illégal et hors la loi", M. Meddoukh a dénoncé le système d'apartheid adopté par l'occupant israélien qui, a-t-il condamné, "considère les citoyens arabes des territoires de 1948 comme des citoyens de seconde zone, un état qui a construit le mur de la honte en Cisjordanie, un état qui impose un blocus inhumain à la population civile de Ghaza, érige tous les jours de nouvelles colonies dans les Territoires et vole tous les jours les ressources naturelles appartenant aux Palestiniens". "Un +Etat israélien+ qui n'a toujours pas de frontières, un état qui refuse toutes les initiatives de paix régionales et internationales",a expliqué le chercheur palestinien", s'est-il indigné avant d'affirmer que "nous Palestiniens, et quelles que soient les mesures d'apartheid et de terrorisme d'Etat pratiquées, poursuivons le combat et les sacrifices pour notre liberté". "Non, nous ne partirons pas d'ici, nous resterons attachés à notre terre. Nous ne partirons pas. Ici est notre terre, ici sont nos racines, ici est notre vie et ici est notre Palestine !", un des messages délivré au monde que l'universitaire palestinien a rappelé. "Oui, nous avons le droit de créer notre Etat (palestinien) libre et indépendant, avec al-Qods comme capitale, nous sommes prêts à vivre en paix, une paix durable, mais une paix qui passera avant tout par la justice, par l'application du droit international, par la fin de l'occupation illégale, et de la colonisation et par la réalisation de toutes les revendications légitimes du peuple palestinien", a-t-il conclu.