L'accès des professionnels des médias à l'information publique "doit relever du droit au service public", a indiqué mardi le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer. L'accès à l'information doit être aussi "le reflet des obligations pesant sur les personnes publiques", a relevé M. Belhimer dans un entretien au quotidien Le Courrier d'Algérie, précisant que l'un des dix chantiers du plan de son secteur est dédié à ce volet. Il a fait savoir qu'à "l'ère de la 5G et de la volonté du président de la République d'œuvrer à l'émergence d'une nouvelle République, c'est la transparence qui semble prendre aujourd'hui le pas sur le secret au fil des évolutions de notre société et à l'aune des réformes constitutionnelles, législatives et administratives à venir qui l'érigeront en principe fondamental de l'action publique". "Jusqu'ici, le droit national a faiblement encadré cette obligation, mais les choses sont vouées au changement inéluctable et rapide", a-t-il souligné. "Rien n'est figé, rien n'est irrémédiable", a affirmé le ministre, rappelant que "c'est dans cet esprit et dans cette optique que, dès ma nomination à mon poste et en ma qualité de porte-parole du gouvernement, j'ai ouvert un chantier de réflexion sur la communication institutionnelle à laquelle une direction centrale est déjà dédiée au ministère de la Communication". Il a rappelé dans le même sillage avoir proposé au gouvernement "la mise en place d'un système d'information intégré basé sur l'existence d'un service d'information gouvernemental, d'un service de documentation gouvernemental et d'un autre service de veille médiatique", affirmant que ces propositions "ont été validées en Conseil de gouvernement et adoptées en Conseil des ministres. Ceci "sans compter la réflexion sur la fonction même de porte-parole du gouvernement qui sera relancée dès le lancement du processus de déconfinement à l'échelle nationale", a indiqué M. Belhimer. Sur l'amélioration en matière de communication des pouvoirs publics, il a précisé qu'il ne s'agit que du "début d'un long processus de maîtrise de l'art de communiquer à une époque où les progrès fulgurants de la communication de masse, via les réseaux sociaux, imposent de communiquer en permanence en s'acquittant du maximum de transparence possible". Il a rappelé, à ce titre, qu'en "quelques semaines seulement, et parallèlement à des enquêtes approfondies de l'Inspection générale des finances et des services spécialisés de la Gendarmerie nationale, et avec l'aide experte et précieuse d'un Conseil d'administration entièrement renouvelé et appuyé par 4 comités d'audit qui seront incessamment installés, un travail profond de diagnostic, d'évaluation, de rationalisation et de mise à niveau a été accompli depuis le 6 avril, date à laquelle j'ai installé M. Ouenoughi dans sa mission de réformes". "Les premiers indicateurs du tableau de bord de gestion, du tableau de bord opérationnel et du tableau de bord stratégique qui s'en sont ainsi dégagés, dessinent déjà les contours précis d'une vaste œuvre de restructuration et de redéploiement d'une entreprise qui ne sera plus jamais réduite à la seule gestion de la cagnotte publicitaire", a-t-il expliqué. Il a fait savoir que l'ANEP "ne sera plus jamais une simple centrale d'annonces et une exclusive courroie de distribution de l'argent des annonceurs publics. Une ANEP qui ne dispose pas d'une direction commerciale, qui égare en cours de route des pièces d'administration, et dont un certains nombre de faits de gestion étaient le produit d'injonctions téléphoniques, sans compter une certaine prédilection pour le gré à gré dans la passation de certains marchés". Ainsi, "son redéploiement et son essor relèvent d'une action complexe et durable pour laquelle Larbi Ouenoughi a été choisi. Sa longue expérience de gestionnaire d'entreprises de presse publique, sa carrière de journaliste au long cours, sa réputation d'intégrité et sa forte personnalité ont plaidé pour ce choix", a-t-il soutenu.