Les agences de tourisme et de voyage concernées par la première étape de déconfinement ont repris leurs activités de manière timide dans les wilayas du Sud du pays, en attendant la réouverture des frontières terrestres et du trafic aérien. La feuille de route établie par le gouvernement pour sortir du confinement, à partir du 7 juin, a eu un écho positif chez les propriétaires des agences de tourisme qui estiment que leur reprise effective est désormais tributaire de la réouverture des frontières terrestres et la reprise des transports aériens et maritimes, ainsi que le lancement des procédures d'octroi des visas. Pour Kamal Chaib, directeur de l'agence "visa-travel" (Ouargla), la crise du coronavirus (Covid-19) constitue un "véritable désastre", notamment pour les petites agences. "Nous avons été contraints d'annuler un programme riche en excursions sahariennes au profit de dix délégations venant de différents pays étrangers entre mars et mai de l'année en cours", a expliqué M. Chaib. Il s'est dit optimiste et assure avoir les moyens de traverser les turbulences provoquées par la pandémie de coronavirus, tout en mettant en place une stratégie efficiente pour accompagner les agences de tourisme et de voyage, classées parmi les activités économiques, commerciales et de services les plus affectées par la pandémie de coronavirus. Il a, par ailleurs, fait savoir que les préparatifs de la saison estivale comprenant, entre autres, la réservation de billets d'avion, d'hôtels, se déroulent mal à cause de cette conjoncture exceptionnelle, et que le ministère de tutelle et l'ensemble des organismes concernés sont au courant de nos préoccupations. Une situation qui nécessite de réfléchir sérieusement à la préparation de la prochaine saison touristique. Le tourisme d'aventure un produit phare à valoriser Parmi les propositions visant à promouvoir l'offre touristique en Algérie, figure le tourisme d'aventure dont le trekking, a dit le directeur de l'agence "visa-travel en précisant que l'Algérie possède un potentiel pouvant la propulser comme une des meilleures destinations mondiales, selon un classement de l'organisation britannique "British Backpacker Society" (BBS). Ce produit touristique moins coûteux, permettra d'attirer une clientèle étrangère plus nombreuse qui pourra bénéficier d'un séjour agréable de repos et de détente, en contribuant à surmonter le stress et les effets négatifs de confinement, a-t-il poursuivi. Pour sa part, Mohamed Khourara, propriétaire d'une agence de tourisme et de voyage (Touggourt), a estimé que cette conjoncture a fait l'effet d'une "catastrophe" pour les agences de voyage et de tourisme, contraintes d'annuler tous leurs programmes à l'échelle nationale et internationale, y compris la Omra. Ce qui leur a causé des difficultés financières les contraignant à recourir à l'emprunt pour couvrir les différentes charges et le paiement des salaires notamment, a-t-il soutenu. Khourara a également appelé à une révision des prix des hôtels et à une amélioration de leurs services, non compétitifs par rapport à d'autres pays, notant la nécessité de faciliter l'obtention de devises auprès des banques pour faire face aux spéculateurs sur le marché parallèle, en plus de faciliter les procédures liées aux transferts de fonds internationaux. Révision des prix des billets d'avion et des hôtels Dans le même contexte, Mohamed Bahamo, gérant de l'agence ‘' Timissaw" (Tamanrasset) spécialisée dans l'organisation d'excursions dans le Hoggar, le Tassili N'Ajjer, ainsi que les voyages vers différents pays, à l'instar de la Tunisie, Maroc, Turquie et Malaisie, a souligné l'importance de renforcer l'attrait de touristes, étrangers et notamment, notamment à travers la réduction des prix des billets d'avions. "Le tourisme saharien a été fortement touché par la crise", a-t-il souligné. Cette "force majeure" due à la pandémie a obligé certaines agences à licencier les employés et à vendre leurs véhicules et animaux (camélidés), sans oublier l'impact négatif sur l'artisanat traditionnel considéré comme une source de revenus pour plusieurs couches sociales, notamment la femme au foyer. Le Premier Ministre Abdelaziz Djerad, a arrêté, la feuille de route de sortie du confinement qui est à la fois, "progressive" et "flexible" et dans laquelle la priorisation des activités a été arrêtée en fonction de leur impact socio-économique et du risque de transmission du Covid-19, à compter du 7 juin dernier. Pour cela, les responsables du secteur du Tourisme et de l'Artisanat ont appelé les agences de tourisme et de voyage à respecter les mesures préventives pour lutter contre la propagation de Covid-19. Dans le cadre de l'évaluation de la saison du tourisme saharien (2019/2020) et l'impact de cette pandémie sur le secteur du tourisme, une téléconférence, présidée par le ministre du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial, Hassen Mermouri, a été organisée dimanche dernier, en présence des directeurs du secteur de 14 wilayas et de 10 wilayas déléguées du Sud, ainsi que plusieurs opérateurs économiques exerçant dans le domaine du tourisme et de l'hôtellerie. La rencontre a été une occasion pour les intervenants de présenter le bilan d'activités de l'année 2019/2020, mais aussi de soulever leurs préoccupations et de proposer des solutions, selon la direction du Tourisme et de l'Artisanat d'Ouargla. Ces préoccupations ont été prises en considération et soumises au premier ministère, qui s'est montré "prêt à tout" pour leur trouver des solutions positives, selon la même source.