ABEBA- Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) s'est dit particulièrement préoccupé par la poursuite des combats en Libye soulignant l'impératif de trouver des solutions durables aux questions en suspens dans le cadre de la mise en œuvre de l'Agenda 2063 pour faire taire les armes en Afrique, loin de toute ingérence étrangère. Dans un communiqué sanctionnant la 929ème session ordinaire du CPS, présidée par l'Algérie qui en assure la présidence pour le mois de juin, les participants ont exprimé "leur préoccupation particulière face à la poursuite des combats en Libye, qui a miné les efforts contre la pandémie de la COVID-19 et qui est entrain également de fragiliser une situation socio-économique déjà précaire dans le pays, tout en aggravant le sort des migrants et des demandeurs d'asile". "Condamnant fermement, une fois encore, toutes les formes d'ingérence extérieure dans les affaires de paix et de sécurité de l'Afrique, qui portent atteinte à la souveraineté nationale et aux efforts de paix sur le continent", le CPS souligne, dans ce contexte, "la nécessité d'assurer que tous les soutiens extérieurs aux efforts de paix et de sécurité en Afrique soient bien coordonnés et orientés vers la réalisation des objectifs et priorités de l'Union Africaine dans le cadre de la Feuille de route principale pour faire taire les armes". Le communiqué rappelle, en outre, l'appel lancé par le Président de la Commission de l'UA, Moussa Faki sur l'urgence de faire taire les armes en Afrique et sur les obligations humanitaires de toutes les parties aux conflits impliquant la nécessité de cesser immédiatement les combats aux fins de faciliter les mesures prises par les Etats Membres et les acteurs humanitaires pour combattre et vaincre la pandémie de la COVID-19. Un appel qui va de pair avec celui lancé par le Secrétaire général des Nations unies, Ant?nio Guterres, pour un cessez-le-feu mondial immédiat, afin de s'assurer que les pays affectés par des conflits violents concentrent leurs efforts à la lutte contre la pandémie de la COVID-19. Le CPS de l'UA a réitère "sa détermination à utiliser tous les moyens nécessaires pour débarrasser l'Afrique des fléaux du terrorisme et des groupes armés et de leurs réseaux de soutien". A cette fin, il "réitère également son appel au blocage urgent de toutes les sources d'armement et de financement, notamment par leurs liens avec la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues et les enlèvements contre rançon, ainsi que leur base de recrutement". Outre l'aide humanitaire, le CPS a mis l'accent sur impératif de mettre en œuvre des solutions durables pour une paix et une stabilité pérennes en s'attaquant aux causes profondes des déplacements de réfugiés et de sur le continent. Il invite le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des mesures "concrètes" pour faire respecter l'appel au clairon lancé par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en faveur d'une mise en œuvre durable du cessez-le-feu, d'autant plus que la majorité des situations de conflit se trouve en Afrique. Lire aussi: Président Tebboune : la solution en Libye ne saurait être militaire, l'Algérie disposée à mettre un terme à la crise Par ailleurs, le CPS a lancé un appel aux Etats membres pour qu'ils assurent également la continuité des programmes coordonnés contribuant à prévenir la propagation de la pandémie de la COVID-19, à sauver les vies, à préserver les moyens de subsistance et à répondre à certains des besoins des réfugiés, des rapatriés, des personnes déplacées internes, ainsi que des migrants en situation irrégulière. Dans ce sens, l'Algérie a été félicitée pour avoir fourni des équipements médicaux et des produits alimentaires aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. D'autre part, le CPS a condamné avec la plus grande fermeté les attaques terroristes sur le continent, particulièrement les récentes attaques au Tchad, au Nigeria et en Somalie ainsi qu'au nord du Mozambique, qui impactent négativement les mesures d'intervention nationales contre la COVID 19Il réitère son appel à tous les pays "qui ont imposé des sanctions unilatérales et d'autres formes de mesures punitives contre les pays africains, en particulier le Soudan du Sud, le Soudan et le Zimbabwe, à les lever immédiatement, afin de permettre à ces pays de lutter plus efficacement contre la pandémie de la COVID-19". Au terme des travaux les participants ont demandé au Président de la Commission de transmettre le présent communiqué au Secrétaire général des Nations unies pour sa diffusion aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies en tant que document de travail. La séance d'ouverture a été marquée par le discours du représentant permanent de l'Algérie auprès de l'UA et président du CPS pour le mois de juin 2020, l'ambassadeur Salah El-Hamdi suivie des allocutions du Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Smail Chergui, de la Commissaire aux affaires politiques, Cessouma Minata Semate, du Représentant du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Cosmas Chanda et du Directeur par intérim du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) de l'UA, Idriss Mounir Lallali, sur les mécanismes de mise en œuvre de la Feuille de Route de l'UA pour faire taire les armes en Afrique et les solutions durables pour une paix et une stabilité pérennes en s'attaquant aux causes profondes des déplacements de réfugiés et de sur le continent.