Les anciens ministres du Commerce, Amara Benyounés et ceux des Transports et des Travaux publics, Boudjemâa Talai et Abdelghani Zâalane, ont nié, mardi lors du procès ouvert depuis lundi au tribunal de Sidi M'hamed, avoir accordé des privilèges à l'ancien homme d'affaires, Ali Haddad. Rétorquant aux questions du procureur de la République et du Président de l'audience, les anciens ministres ont récusé « leurs responsabilités directes » s'agissant de l'acquisition d'avantages et de privilèges divers au puissant patron déchu du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), ces derniers étant tous placés sous mandat de dépôt depuis quelques mois. Interpellé sur l'un des projets de l'ancien magnat, en l'occurrence celui de la réalisation d'une cimenterie en 2013, Amara Benyounés a notamment rappelé avoir été « ministre du Commerce et non pas de l'Industrie durant cette période et que, par conséquent toutes les accusations dont il fait l'objet sont infondées ». Tout en soulignant que « le rapport d'expertise démontrera » ses assertions, il a tenu à relever que le rôle essentiel du département qu'il gérait est celui « de mettre en relations les entreprises ». De son côté, Boudjemâa Talai a tenu à préciser que l'acquisition par M. Haddad de la société relevant du Port de Bejaia a eu lieu entre 2012 et 2013 alors qu'il n'avait pris ses fonctions de ministre à la tête du département des Transports et des Travaux publics que le 17 mai 2015. Se disant, il a imputé l'autorisation délivrée à l'ancien patron de patrons au Directeur-général de l'époque dudit port qui, appelé à la barre, a insisté sur « l'apport à l'économie nationale » que représentait son projet, corroborant ses dires par des données chiffrées. « Je n'ai commis aucune violation à la réglementation et ai respecté la loi dans son intégralité », a, d'emblée, plaidé Abdelghani Zaâlane, ssurant « n'avoir jamais signé une quelconque autorisation à Ali Haddad ou octroyé un privilège à ce dernier ». Et de poursuivre que « l'unique agrément à son actif a été au profit du Groupe interprofessionnel de Ciment (Gica), lequel a obtenu cinq (05) aires dans les enceintes des ports et qu'il avait lui-même choisies. L'orientation à l'époque étant à l'exportation de ce produit ». S'agissant des biens fonciers amassés par M.Haddad dans la wilaya d'Oran, plus précisément dans la commune de Bethioua, l'ancien ministre a révélé qu'ils étaient à hauteur de 1,5 hectares assurant, à ce propos, que ces acquisitions ont eu lieu avant sa désignation à la tête de la capitale de l'Ouest en 2013. Le procès anti-corruption, dit « l'Affaire Haddad », se poursuivra demain mercredi, par la présentation à la barre d'autres accusés, dont l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Amar Ghoul.