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Ouyahia, la chute !
Il a été incarcéré, hier, à la prison d'El-Harrach
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 06 - 2019

Les pronostics qui tablaient sur l'incarcération d'Ahmed Ouyahia se sont vu donner raison hier : l'ancien Premier ministre a passé sa première nuit à la prison d'El-Harrach où sont écroués les hommes d'affaires qui ont précipité sa chute ainsi que celle de Abdelghani Zaâlane, également placé sous mandat de dépôt.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L'information a été rendue publique vers 17 h 30, soit trois heures et demie après l'arrivée d'Ouyahia à la Cour suprême pour être entendu sur des faits très graves, ne cessaient de répéter les spécialistes depuis l'annonce de sa convocation par cette haute instance.
Ces faits sont tous liés de manière directe aux dossiers de ces hommes d'affaires mis sous mandat de dépôt par des tribunaux civils d'Alger et poursuivis sur la base de nombreux chefs d'inculpation. Il s'agit principalement de Ali Haddad, ancien patron du FCE et propriétaire du groupe ETRHB, et de Mahieddine Tahkout, patron de l'usine de montage de véhicules Hyundai incarcéré lundi avec deux de ses frères associés et son fils.
Comme Haddad, Tahkout est soupçonné d'avoir bâti sa fortune grâce aux relations privilégiées qu'il entretenait avec les Bouteflika et les hommes forts du moment. Ouyahia est, lui, accusé d'être l'un des responsables principaux des passe-droits et avantages outranciers dont ont bénéficié ces oligarques.
Des sources bien informées affirmaient, en effet, hier que le procureur de la Cour suprême l'a inculpé sur la base de plusieurs charges : passations de contrats de manière illégale, octroi de marchés avantageux, abus de fonction et privilèges à des groupes et personnes. Au cours des semaines précédentes, l'ancien Premier ministre avait été auditionné à trois reprises par des juges qui l'ont écouté sur la base des déclarations faites par des oligarques. La dernière en date remonte à ce début de semaine.
Dimanche, il a comparu en même temps que Tahkout et 56 autres cadres au tribunal de Sidi-M'hamed. Son audition a duré plus de dix heures (il est sorti vers 23 h), laissant deviner que la suite des évènements allait s'accélérer pour lui. Quelques heures après la mise sous mandat de dépôt de l'homme d'affaires que l'on disait être très proche de l'ancien Premier ministre, ainsi que dix-neuf autres personnes, l'opinion apprenait effectivement que la Cour suprême avait convoqué Ouyahia et Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Transports et des Travaux publics et chef de campagne de Bouteflika pour son cinquième mandat.
Le tapage médiatique qui s'en est suivi mais également l'insistance des spécialistes à affirmer que les charges qui pesaient sur l'homme le plus impopulaire d'Algérie laissaient quelque peu deviner l'issue que devait prendre l'évènement, mais une polémique s'est installée au sein de ces mêmes experts parmi lesquels certains jugeaient la Cour suprême incompétente pour la gestion de dossiers d'accusation d'anciens hauts responsables compte tenu de l'existence d'une disposition constitutionnelle imputant cette charge à une juridiction spéciale, une haute cour, mais dont la mise en place n'a jamais vu le jour dans les faits.
Une certitude, Ouyahia savait qu'en entrant à la Cour suprême, il effectuait son dernier déplacement d'homme libre puisqu'il s'est très vite aperçu de la présence d'un fourgon cellulaire garé à l'intérieur, affirment des sources bien au fait des évènements qui se sont déroulés. Il n'en a pas été de même pour Abdelghani Zaâlane.
Arrivé vers 15h30, l'ex-directeur de campagne de Bouteflika est ressorti trois heures plus tard à bord de son véhicule personnel, après s'être vu signifier son placement sous contrôle judiciaire. Au cours des heures et des jours suivants, d'autres personnalités sont appelées à comparaître elles aussi devant de le procureur de la Cour suprême.
Le 26 mai dernier, cette dernière avait publié un communiqué comportant une liste de noms de douze anciens ministres et hauts responsables. Zaâlane et Ouyahia y figuraient. Les convocations concernent à présent Abdelmalek Sellal, Amar Tou, Boudjema Talai, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazghi, Abdeslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh et le wali d'El-Bayadh.
Hier, un communiqué émanant de la justice a annoncé qu'une demande de levée de l'immunité parlementaire de Boudjema Talai et de Amar Ghoul avait été déposée.
A. C.

Scènes de liesse aux abords de la Cour suprême et de la prison d'El-Harrach
Aux abords de la Cour suprême, où les citoyens ont commencé à se faire plus nombreux dès l'annonce de l'arrivée de l'ancien Premier ministre, la confirmation de l'information a laissé exploser des sentiments qui semblaient contenus depuis bien longtemps. Celle d'une «hogra, injustice supportée depuis de très longues années», explique un homme âgé en larmes.
Des larmes de joie, dit-il, «je suis un ancien cadre de la Cnan, Ouyahia m'a fait passer dix-huit mois en prison pour rien, j'ai été innocenté par la justice, mais ma santé en a pris un coup sévère». «Ouyahia est notre ennemi, l'ennemi de tous les Algériens, il nous méprisait, nous vouait de la haine, il est naturel qu'on la lui rende aujourd'hui», halète une femme, une habitante d'El-Biar venue spécialement sur les lieux pour s'enquérir de la situation. Les accès routiers menant à la Cour suprême sont pratiquement bouclés par la foule.
La circulation automobile y est impossible.
Des slogans «Ouyahia à El-Harrach» sont chantés à tue-tête y compris par des enfants. Il y a des tirs de fumigènes, des hurlements, des cris, des corps s'accrochent au fourgon cellulaire, on tape sur les portes arrière, on lance des pots de yaourt. Le véhicule a du mal à se frayer un chemin. Des policiers, présents en grand nombre, tentent de dégager un passage. Les mêmes scènes se reproduisent aux abords de la prison d'El-Harrach.
Une foule immense s'est regroupée ici également dans l'attente de l'arrivée de l'ancien Premier ministre. Des femmes s'accrochent aux grilles, des hommes caillassent le fourgon. Les scènes relèvent de l'incroyable…
A. C.


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