Le Centre national d'études et de recherches sur le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 (CNERMN54) a réalisé, entre 2001 et 2020, quatre-vingt-six (86) recherches nationales sur l'histoire de la résistance dans le Mouvement national et la Guerre de libération, a fait savoir le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Tayeb Zitouni. Dans un entretien accordé à l'APS à l'occasion de la célébration du 58e anniversaire de l'indépendance nationale, M. Zitouni a souligné que l'écriture de l'histoire "est une mission qui revient aux chercheurs spécialisés qui ont des compétences scientifiques" citant, à ce propos, les travaux "à valeur scientifique importante" des regrettés Abou El Kacem Saâdallah et Moulay Belhamici, ainsi que du chercheur Nasreddine Saidouni. Les efforts du ministère des Moudjahidine en matière d'écriture de l'histoire "sont plus concentrés sur la collecte de la matière historique, notamment les documents d'archives, les témoignages vivants et les objets muséaux, matière brute qui permet aux chercheurs en histoire nationale d'en tirer scientifiquement profit dans l'écriture de l'histoire nationale", a-t-il précisé. En outre, le ministère veille à l'encouragement des recherches et études sérieuses à travers la valorisation des efforts des chercheurs par l'édition et la réédition des travaux réalisés ainsi que la traduction et la distribution, à titre gracieux, en consolidation de la bibliothèque d'histoire tant à l'université que dans les Maisons de culture, les Centres scientifiques et culturels et les bibliothèques publiques". Le ministre a abordé, dans le même ordre d'idées, les colloques internationaux et nationaux organisés par son département dans le cadre de son programme annuel d'activités historiques et culturelles pour l'enrichissement des études et recherches sur des thèmes historiques multidimensionnels. Lire aussi: L'Algérie ne renoncera pas à sa demande de restitution de ses archives détenues par la France M.Zitouni a révélé, dans ce cadre que le CNERMN54, placé sous la tutelle du ministre des Moudjahidine, a réalisé, depuis 2000, quatre-vingt-six (86) recherches nationales sur l'histoire de la résistance dans le Mouvement national et la Guerre de libération. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de sa mission de réalisation des programmes nationaux de recherche scientifique en son domaine de compétence sous la supervision scientifique du ministère de l'Enseignement supérieur et l'orientation de son conseil scientifique, a-t-il ajouté. Accorder de l'intérêt à la Mémoire nationale, une nécessité impérieuse Pour le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit "accorder de l'intérêt à la Mémoire historique et à sa reconstruction est une nécessité impérieuse dans notre monde d'aujourd'hui, en ce sens que c'est d'elle que puise la jeunesse les valeurs nationales et la citoyenneté positive". Creuset de notre patrimoine matériel et immatériel cumulé, elle requière en cette conjoncture, plus particulièrement, l'immunisation de notre jeunesse des impacts extérieurs négatifs, a-t-il soutenu. Cet objectif, a indiqué M. Zitouni, "ne saurait être atteint que par la préservation de notre mémoire historique et identité nationale en tant que bouclier de notre identité nationale, source de valeurs nationales et de citoyenneté positive pour les générations successives". Plaidant, à cet effet, pour une "diversification" des méthodologies de recherche en histoire de la Résistance populaire, Mouvement national et Révolution du 1er Novembre, il a expliqué que "c'est ainsi que l'on parviendra à jeter les fondements d'un projet intégré de notre histoire contemporaine à même de constituer, pour les générations montantes, le point d'attache dans la construction de l'édifice de l'Algérie altière". S'agissant des pratiques répressives du colonialisme français entre 1830 et 1962, et qui ne peuvent être qualifiées autrement que de "crimes contre l'humanité", M. Zitouni a souligné qu'elles font l'objet de recherche et de recensement par des historiens et des spécialistes en droit international. Lire aussi: L'avion transportant les crânes de résistants algériens à la colonisation française atterrit à l'aéroport Houari Boumediene Evoquant, dans ce cadre, la révision de la loi relative au Moudjahid et au Chahid, il a rappelé la mise en place d'une commission composée de cadres du secteur, toutes spécialités confondues (suivant les axes contenus dans ce texte de loi) afin d'en réviser et enrichir la teneur en adéquation avec les exigences de la conjoncture et au service des moudjahidines et Ayants droits. Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l'association des organisations de la famille révolutionnaire et de celles concernées directement par le texte de loi en cours d'examen avec "possibilité" d'élargir la consultation aux enseignants spécialistes en histoire et en affaires juridique. Affirmant que l'opération est à un stade "très avancé", il a précisé que le projet de loi sera soumis aux parties compétentes dès le parachèvement de sa révision. Revenant aux crimes atroces et multiples commis par l'occupation française en Algérie, le ministre a rappelé la mise en place, depuis 2017 au niveau du CNERMN54, d'une commission chargée du recensement de ces crimes qui a adopté dans son travail la méthode scientifique suivie dans la recherche scientifique, assurant que le projet est toujours en cours d'élaboration par les chercheurs. Intitulé "Massacres de l'occupation française en Algérie" ce projet prévoir la réalisation d'une cartographie globale de ces massacres avec analyse de leurs caractéristiques (entre 1830 et 1962) et mise en exergue à travers des travaux académiques diversifiés (ouvrages, rapports scientifiques, films documentaires) qui seront édités, publiés et distribués. La bataille du futur, féroce avec pour armes les sciences et la technologie Dans un message à la jeunesse algérienne, qui célébrera dimanche prochain sa fête nationale, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit a tenu à souligner que "la bataille du futur sera féroce avec pour armes les sciences et la technologie". Soulignant que l'enjeu sera pour les peuples "l'existence ou non", M. Zitouni mis en avant l'impératif de "s'approprier la science et la technologie pour pouvoir résister à la mondialisation tout en demeurant attachés aux principes et valeurs de notre Nation et à notre identité". "La jeunesse doit être le garant de l'avenir de la nation pour la préservation du message de la liberté et de la souveraineté de l'Algérie et pour l'édification d'un Etat fort et stable, un Etat dont la gestion est assuré par ses enfants", a ajouté le ministre qui met en garde contre "les conspirations de parties haineuses et rancunières, qui sont derrières des campagnes tendancieuses sous la couverture des droits de l'Homme, et qui mènent une guerre médiatique à travers des émissions et des témoignages fallacieux en faisant des certains faibles concitoyens des leaders et des symboles." Evoquant la célébration du 58e anniversaire de la Fête de l'indépendance et de la Jeunesse, M. Zitouni a estimé que ce genre d'occasions "nous interpellent à la méditation de l'histoire de notre nation auréolée d'héroïsme et de gloire, et à la remémoration de l'arbitraire d'un occupant destructeur". S'agissant des festivités de cet anniversaire, célébré en cette conjoncture exceptionnelle (covid-19), des programmes spéciaux ont été mis en place prévoyant diverses activités historiques et culturelles via les supports de communication du ministère, les institutions concernées et les réseaux sociaux en sus d'autres activités nationales et locales très restreintes en respect des gestes barrières.