Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé mardi à Alger par la voix de son président, Abderrazak Makri, que le régime parlementaire était le "plus approprié" pour réaliser la transition démocratique en Algérie. Lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des propositions du MSP dans le cadre du débat de la mouture de l'amendement de la Constitution, M. Makri a précisé qu'après un examen approfondi sur la base des sept critères d'analyse retenus, la formation politique a "fait ressortir des principes constitutionnels généraux, notamment le fait que le régime parlementaire soit le plus approprié pour les étapes de la transition démocratique et le plus à même de protéger le Gouvernement en période de crise". "Une entente reste toutefois possible sur un régime semi-présidentiel en bonne et due forme", a-t-il ajouté. Et d'expliquer que le véritable régime semi-présidentiel "exige que le chef du Gouvernement soit issu de la majorité parlementaire", ajoutant qu'un tel régime "n'a de sens que s'il incarne deux légitimités : celle du président et celle de la représentation parlementaire". M. Makri a critiqué la nature de l'ancien régime, qui n'était, a-t-il dit, "ni présidentiel ni semi-présidentiel ni même parlementaire". Selon lui, il s'agissait plutôt d'un "régime hybride dans lequel le président jouissait des pleins pouvoirs et n'était pas tenu responsable de la gestion". Parmi les principes auxquels a appelé le mouvement figurent "la séparation complète des pouvoirs comme étant la base de la bonne gouvernance, la légitimité du Parlement en tant que symbole de la démocratie à travers la législation (juridiction et contrôle) et l'instauration d'un monocamérisme (parlement à une seule chambre), ajoutant que cette démarche se portait garante de la démocratisation et incarnait davantage le principe de contrôle tout en consacrant l'efficacité de la législation. Elle est en effet un espace plus propice à la coexistence et au dialogue entre différents courants politiques et intellectuels", a-t-il soutenu. Le MSP a également suggéré de "permettre à l'opposition au sein du Parlement de demander des comptes et de superviser dans le cadre de la transparence, en présidant les commissions d'enquête et celles des finances et de la législation", soulignant que "la préservation, le maintien et la promotion de l'identité nationale sont garanties par la Constitution et la Déclaration du 1er novembre est le référent suprême de l'Etat et la loi islamique (Shari'a), la principale et seule source de législation". Le mouvement estime en outre que l'utilisation des langues étrangères dans les documents et les institutions officiels "contredit la souveraineté nationale" et que la préservation de la stabilité et de l'authenticité de la famille est "le devoir de l'Etat et de la société". Par ailleurs et en matière de magistrature, le MSP affirme que l'indépendance de la Justice "sera atteinte à travers la protection du magistrat et l'élection des composants et chefs d'institutions, notamment le Conseil supérieur de la magistrature (CSM)", ajoutant que la liberté "est la base du développement des nations et de la garantie des libertés". Cela ne saurait être réalisé sans la levée des restrictions imposées à la création et aux activités de partis, d'associations et de syndicats, a-t-il souligné. Le mouvement de la Société pour la paix a enfin plaidé pour que "la loi soit un outil de régulation et non de restriction des libertés".