La Cltd a décliné l'invitation aux consultations sur la révision de la Constitution Les invitations aux personnalités et partis politiques pour prendre part à la conférence ont commencé à être transmises. Les responsables des partis composant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd) se sont réunis, hier, au siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à Alger. Cette organisation qui regroupe le RCD, le MSP, Jil Jadid, Ennahda, le FJD et l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour a décidé de tenir la conférence nationale pour la transition le 10 juin prochain à l'hôtel Hilton d'Alger. Selon un communiqué rendu public à l'issue de la réunion, la plate-forme finale de la conférence de transition a été adoptée. Une commission commune chargée de gérer les travaux de cette conférence est installée alors que les invitations aux personnalités et partis politiques (dont le FFS) pour prendre part à l'événement ont commencé à être transmises depuis hier. La Cltd qui a décliné l'invitation aux consultations sur la révision de la Constitution que mènera Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, compte proposer les conclusions de la conférence sur la transition au dialogue avec le pouvoir pour une sortie définitive de la crise. A l'issue de cette réunion, le président du MSP, Abderrezak Makri, a animé une conférence de presse pour exprimer la position de son parti sur les consultations sur la révision de la Constitution. Il a formulé une série de critiques sur la démarche du pouvoir, soulignant que la décision du MPS de boycotter ces consultations concerne tous ses militants et cadres, y compris Bouguerra Soltani, ex-président du parti, invité à y prendre part en tant que personnalité nationale. «On a informé Soltani de cette décision», a-t-il noté pour le mettre devant ses responsabilités. M. Makri, qui dit croire que le dialogue est la seule voie de sortie de crise, estime que la démarche du pouvoir n'est pas sérieuse, considérant que ces consultations seront juste une reproduction des consultations passées. «C'est une formalité et une opération esthétique qui vise à faire passer le projet du système», a-t-il soutenu, affirmant qu'il y a une crise de confiance et de crédibilité en Algérie. Pour lui, les pratiques du pouvoir sont l'exact contraire de ce que déclarent les responsables. Dans ce contexte, il a indiqué que des jeunes militants du MSP ont été convoqués par les services de sécurité dans différentes wilayas du pays pour les interroger sur leurs relations avec le président du parti. «Nous sommes indignés par ces pratiques qui sont en contradiction avec les déclarations des responsables sur les libertés individuelles et collectives», a-t-il dénoncé. La parenthèse est vite fermée pour revenir aux consultations qui seront menées par M. Ouyahia, rappelant que des propositions ont été faites en 2011 dans le cadre des consultations conduites par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. «Pourquoi refaire alors la même chose?», a-t-il interrogé. A cela, le conférencier ajoute que les propositions ayant fait l'unanimité au sein de la classe politique ne sont pas reprises dans le document proposé par la présidence de la République. Il cite la composition du gouvernement qui doit être issue de la majorité parlementaire. «C'est un document qui consacre un régime qui n'existe nulle part dans le monde. il n'est ni présidentiel, ni semi-présidentiel, ni parlementaire», a-t-il observé. Il cite aussi le principe de la parité homme-femme qui, a-t-il expliqué, n'est revendiquée par aucun parti politique et n'existe dans aucun pays occidental. Interrogé sur le retour d'anciennes figures de l'ex-FIS dans le sillage des consultations, M. Makri a indiqué que ces militants du parti dissous sont des citoyens algériens qui ouvrent droit à l'exercice de la politique. La priorité pour lui reste la transition démocratique. Le président du MSP a dénoncé également la décision de l'exploration du gaz de schiste. «C'est une décision dangereuse qui a été prise sans aucun débat et dialogue avec la société», a-t-il regretté. Pour lui, cette décision est la preuve que le système politique conçoit qu'il doit affronter une crise financière. Il souligne que c'est la France qui en tirera profit après que son Parlement ait interdit l'exploration sur le sol français.