Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine a appelé mercredi à l'instauration d'une paix mondiale avec une solidarité humaine durable et une action parlementaire commune, compte tenu de la réalité révélée par la pandémie de Covid-19 qui "a été marquée par la primauté des intérêts nationaux au détriment du destin humain commun". Dans une allocution lors des travaux de la 5ème conférence des présidents de parlements tenue par visioconférence, M. Chenine a précisé que "l'humanité se heurte en 2020 à une crise sanitaire mondiale sans précédent, vu la rapidité de sa mondialisation et de la complexité de ses répercussions économiques, humanitaires et sanitaires". Il a en outre souligné que la pandémie de Covid-19 "a démontré le paradoxe entre le discours humanitaire mondial et la réalité qui se caractérise par la prédominance des intérêts nationaux sur le destin humain commun et la faiblesse réelle des processus de solidarité entre les peuples". Cette pandémie a relevé "la nécessité de renforcer les règles normatives soutenant la souveraineté des Etats et la sécurité de leurs peuples, loin de toute agression ou ingérence étrangère militaire ou occulte, en réglant les conflits par les moyens pacifiques et en aidant régulièrement les pays fragilisés à se développer, renforcer leurs potentialités et donner un espoir sincère à leurs peuples". Dans le même sillage, le président de l'APN a souligné que "notre monde connaît aujourd'hui une augmentation et une complexité des crises dans de nombreux pays tels la Libye, la Syrie, le Sahel et bien d'autres, ce qui complique les conflits sécuritaires et augmente la gravité des crises de développement de façon à menacer la sécurité commune dans ses dimensions régionales et internationales". Lire aussi: Chenine participe mercredi et jeudi au 5e congrès des présidents de parlements Il a estimé que ces crises "produisent des dynamiques négatives qui nourrissent le terrorisme et les crimes y afférents, avec le redéploiement de milliers de combattants terroristes étrangers dans les régions de conflit notamment au Moyen Orient, en Afrique et en Asie de l'ouest". M. Chenine a rappelé que "75 années sont passées depuis la création de l'ONU, dont l'objectif était d'empêcher la reproduction de la tragédie engendrée par la IIème Guerre mondiale, à travers l'instauration de principes et de règles à respecter par les pays et qui sont la base de l'action multilatérale pour d'édification d'un monde où règnent sécurité et dignité humaine, en aspirant à un bien-être dans une logique du destin humanitaire commun". Cette organisation a contribué, a ajouté M. Chenine, "à l'édification d'une logique participative dans la gestion de la politique internationale, l'application de la loi et la résolution des crises internationales. Elle a permis également à de nombreux pays de jouir de leur droit à la liberté, tandis que pour d'autres peuples, elle ne leur a pas assuré leur droit à la souveraineté et à la liberté, à savoir les peuples palestinien et sahraoui qui restent otages de la géopolitique internationale". "Pour toutes ces raisons, mais aussi vu le changement de la cartographie des pays membres à l'ONU et des rapports de force, plusieurs pays et organisations gouvernementales ont appelé à la réforme de l'ONU afin qu'elle soit plus représentative à l'intérieur du Conseil de sécurité, notamment pour davantage de crédibilité à ses résolutions et pour qu'elle soit un outil efficace dans le rétablissement de la paix et le recouvrement de la stabilité, loin de l'exploitation stratégique au profit de certains pays", a conclu M. Chenine.