Les concertations nationales au Mali, initiés par le "Comité national pour le salut du peuple" (CNSP), se poursuivaient samedi à Bamako, avec comme ordre du jour la lecture des rapports des participants qui divergent fortement sur la question du futur président de la transition, ont rapporté des médias maliens. Les travaux, entamés jeudi, ont repris samedi avec à l'ordre du jour la lecture des rapports avant leur synthèse par un comité restreint, et ils doivent se terminer en fin de journée, selon les mêmes sources. Lors de la deuxième journée des concertations, les 500 participants (partis politiques, presse, syndicats, société civile, diaspora) répartis sur 5 groupes, ont débattu vendredi de la durée et de la Charte de la transition, un document de huit pages élaboré par les experts désignés par le CNSP, Comité crée par les militaires mutins. Cette Charte propose que soit nommé un civil ou un militaire à la tête de la transition. Le document détermine aussi, les organes devant constituer cette transition, sa durée ainsi que le profil de la personne qui doit la diriger. Pour ce qui est de la durée, les propositions vont de "12,18, 24 mois à trois ans". Les avis sont également divergents concernant la personne qui devra diriger la période de transition. "Nous sommes convaincus qu'il faut un président civil", a déclaré vendredi, Issa Kaou Djim, Coordinateur des mouvements, associations et membre du Comité stratégique du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Fousseyni Sanogo de la jeunesse M5-RFP a plaidé pour un président et un Premier ministre civils. Pour Nouhoum Togo, Conseiller et porte-parole du Chef de file de l'opposition politique malienne, Soumaila Cissé, "il faut un civil ou un militaire à la retraite ayant la capacité de galvaniser les Forces armées maliennes (FAMa) dans la lutte contre le terrorisme et obtenir la confiance des partenaires". Tel n'est pas l'avis de Mme Bagayoko Mariam Coulibaly, présidente de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO) de Kati. Pour elle, seul un militaire à la tête de la Transition pourra mettre fin aux morts quotidiens chez les militaires. Plusieurs intervenants ont souhaité un militaire à la vice-présidence de la Transition. A propos du Conseil national de transition, organe législatif, au lieu de 51 membres prévus par le projet de charte, des participants ont proposé 100 membres. Le leader et figure de proue du mouvement malien du M5-RFP, l'Imam Mahmoud Dicko, a de son côté, par lancé un appel à ses compatriotes à "accepter que le pays se conforme aux exigences de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)". L'Imam Dicko est favorable à une transition civile au Mali. Pour lui, cela permettra la reprise économique du pays et évitera que la population malienne subisse les conséquences de sanctions et d'un isolement prolongé sur le plan régional et international. Le président du Parti pour l'action civique et patriotique (PACP) a, pour sa part, proposé que le président de la transition soit un civil. Pour Niankoro Yeah Samaké, "il faut respecter les engagements pris par notre pays qui est membre de la Cédéao". Les travaux de la concertation nationale au Mali ont débuté jeudi à Bamako pour discuter de la transition après le changement inconstitutionnel, ayant conduit à la démission forcée de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. Des observateurs maliens, s'accordent sur l'urgence d'aboutir à "un consensus pour entamer le chantier de la transition et jeter les bases un retour durable à l'ordre constitutionnel". Les dirigeants de l'organisation ouest-africaine continuent d'exiger que le président et le Premier ministre de la transition soient des "personnalités civiles" qui doivent être désignées d'ici le 15 septembre prochain. Quant à la durée de la transition, estiment-ils, elle ne doit pas dépasser une année. Le respect de ces dispositions constitue la condition de la levée des sanctions de la Cédéao.