La réouverture des salles de sport privées, après une fermeture forcée de six mois en raison du Covid-19, enregistre à Alger un timide retour des adhérents, soumis désormais à un strict protocole sanitaire pour renouer avec leur passion pour la culture physique et sportive. Une virée effectuée au niveau de quelques salles a permis à l'APS d'y constater, globalement, un faible taux de fréquentation, excepté certaines salles qui ont enregistré une affluence moyenne. Les pouvoirs publics, qui avaient annoncé, mi-mars dernier, la suspension de toutes les activités sportives suite à la propagation du coronavirus, ont fixé la date du 15 septembre pour la réouverture des salles de sport avec, cependant, une application stricte d'un protocole sanitaire destiné à éviter d'éventuelles contaminations. Des gérants de salles de sport privées se sont gardés de livrer leurs impressions sur la réouverture de leurs enceintes, contrairement à d'autres qui ont accepté d'évoquer la nouvelle ambiance dans laquelle s'effectue la reprise des entraînements. Effectifs et disciplines en baisse, tarifs inchangés Pour les gérants des salles, les raisons de la baisse des effectifs sont "logiques" et sont dues principalement aux appréhensions des pratiquants vis-à-vis du Covid-19. Au niveau de la salle "Studio Sylphide" de Riadh El-Feth (Madania), première infrastructure visitée, Mouloud, le gérant, s'est félicité de la décision de réouverture prise par les autorités, malgré les conditions préalables imposées en matière de protocole sanitaire. "La période d'arrêt de nos activités a été longue et nous a beaucoup lésés. On a accueilli avec satisfaction la décision de réouverture", a affirmé ce gérant, indiquant avoir relayé cette information à travers les réseaux sociaux pour informer les personnes désirant reprendre les séances d'entraînement. Selon lui, les avis restent partagés sur l'annonce de la reprise. Alors que certains adhérents "sont fin prêts pour rallier à nouveau les salles, d'autres affichent des réticences ou préfèrent temporiser encore pour deux semaines". Lire aussi: Plan national de la jeunesse 2020-2024: installation de la commission interministérielle "Le nombre de pratiquants au niveau de la salle sera réduit de moitié. Si on s'entraînait auparavant en présence de 30 personnes par séance, il n'y aura dorénavant que 15 au maximum. Le jour de la réouverture, il n'y en avait que cinq. Pour les disciplines sportives, trois ont été retenues : fitness, culturisme et vélo". Abondant dans le même sens, Riyad, gérant de la salle "Maya Gym Land" d'Husseïn-Dey, a souligné la "reprise timide des activités, en raison de la longue durée de fermeture due au Covid-19. Le nombre de pratiquants est aujourd'hui réduit. C'était prévisible", ajoutant que le programme est "désormais réduit à deux ou trois disciplines, outre un accès interdit aux moins de 16 ans, conformément au protocole sanitaire". Au niveau de la salle "Fitness dream" de Kouba, la faible affluence des pratiquants est perçue comme "tout à fait logique" selon Omar, le gérant, qui estime que "certaines personnes ne sont pas encore prêtes à retourner aux salles de peur de contracter le virus". "Des gens sont venus s'inscrire chez nous, mais nous les avons refusés car ils ne disposaient pas d'un certificat médical comme le stipule la nouvelle règlementation. En outre, le nombre d'adhérents chez nous sera réduit de moitié aussi bien chez les messieurs que chez les dames, conformément au protocole sanitaire", a-t-il poursuivi. Respect "strict" du protocole sanitaire Les responsables des salles de sport dans la capitale se sont engagés à appliquer strictement le protocole sanitaire, tout en menaçant d'interdire l'accès à chaque personne ne respectant pas les règles. Le gérant de "Studio Sylphide" a déclaré dans ce sens : "Le protocole sanitaire exige d'éviter le rassemblement tout en respectant la distanciation physique entre les adhérents. Nous tenons aussi à désinfecter régulièrement la salle et le matériel à l'issue de chaque séance pendant 20 minutes, avant de permettre au groupe suivant d'y pénétrer". Le protocole sanitaire établi pour les salles de sport privées exige de chaque sportif de ramener son propre tapis d'entraînement et doit mettre sa paire de training dès son arrivée. De son côté, le gérant de la salle "Maya Gym Land" a indiqué : "C'est vrai que les adhérents peuvent faire de l'exercice sans mettre de bavette, mais ils n'ont pas le droit d'accéder à l'intérieur sauf dans le cas où l'entraîneur les autorise, car le nombre est limité, tout en respectant la distanciation physique pendant les entraînements. Nous devons aussi mettre du gel hydroalcoolique dans les différents coins de la salle". Avant de poursuivre : "Le nombre est limité à 12 personnes qui peuvent s'entraîner dans un espace de 200 m2. Chaque pratiquant s'entraîne dans une surface de 4 m2, avec obligation de ramener une serviette personnelle". Lire aussi: LFP: reprise des entraînements uniquement pour les seniors et les réserves Les mêmes mesures sanitaires sont appliquées à la salle "Fitness dream" : "Nous avons désinfecté l'ensemble du matériel, alors que chaque endroit d'entraînement est distant de l'autre d'au moins un mètre et demi. Nous avons également exigé de chaque adhérent de ramener ses propres gants. L'utilisation des douches est strictement interdite avec la fermeture des vestiaires. La température est prise avant l'entrée de chaque sportif, selon le protocole sanitaire". Les responsables des salles de sport ont conseillé ceux qui voudraient reprendre les entraînements à respecter le protocole sanitaire d'une manière "stricte" pour éviter toute propagation du virus. "Nous espérons que l'adhérent respecte les mesures sanitaires dans la salle", affirment à l'unanimité les gérants, tout en se montrant rigoureux contre ceux qui enfreignent le protocole. "Celui qui n'applique pas le protocole sera exclu immédiatement de la salle, car il expose les autres au danger de la contamination. Nous appelons ceux qui présentent des symptômes à s'abstenir de venir en salle, tout en effectuant un test de dépistage", ont-ils conclu.