Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a affirmé, mercredi, que son instance «a mis en place un arsenal de mesures règlementaires pour encadrer la campagne référendaire sur la révision de la Constitution qui représente «l'enjeu de la démocratie» et l'impératif d'opérer le changement revendiqué le Hirak populaire. Invité de l'émission «Daïf Essabah» de la Chaîne II de la radio nationale, parallèlement au lancement officiel de la campagne pour le référendum sur la révision de la Constitution, M. Charfi a souligné que l'ANIE avait veillé à garantir tous les moyens nécessaires pour le bon déroulement de la campagne, en instaurant pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, un arsenal de règles destiné à encadrer cette campagne référendaire, aussi bien dans le volet audiovisuel que sur le terrain, précisant que ces mesures permettront d'assurer une bonne organisation de cette étape «charnière» dans l'édification de l'Etat de droit. La Constitution représente l'enjeu de la démocratie, a soutenu M. Charfi, ajoutant que plus la loi fondamentale du pays répond aux règles de la démocratie reconnues à l'international, plus elle constituera un outil efficace de gouvernance, et partant la révision de la Constitution devient un impératif pour opérer le changement tant souhaité par le peuple algérien et revendiqué par son Hirak pacifique. A cet effet, il a lancé un appel pour la participation au prochain référendum, arguant que l'amendement de la Constitution est dans l'intérêt du peuple, et une participation massive à ce rendez-vous permettra de le consacrer. Revenant aux mesures règlementaires prises par l'ANIE, M. Charfi a cité la condition de dépôt des dossiers des personnes désirant animer la campagne référendaire dans un délai de cinq (5) jours au moins avant son lancement. L'autorité a également veillé à une répartition équitable du temps de parole réservé aux intervenants via les médias audiovisuels, en optant pour 20 à 25 d'interventions par jour, réparties en cinq plages horaires dans la journée pour une durée de 6 à 10 minutes, a-t-il fait savoir, soulignant que son instance a finalisé le calendrier de la première semaine de la campagne référendaire. Il a également mis en avant le rôle des membres de l'ANIE répartis à travers 48 wilayas en matière d'organisation, de surveillance et de supervision jusqu'à l'annonce des résultats. Evoquant la condition relative à la représentativité parlementaire des partis au niveau des deux chambres parlementaires, ainsi que leur présence dans 25 wilayas, qualifiée de condition d'"exclusion" par certains, M. Charfi a fait savoir que le grand nombre des partis avait imposé cette mesure, sans intention aucune "d'exclure quiconque", mettant l'accent sur la possibilité pour les présidents de partis n'ayant pas la représentativité exigée d'y participer en tant que personnalité politique. Il a également estimé que l'édification de l'Algérie nouvelle ne saurait être réalisée qu'à travers l'implication de toutes les franges de la société dont l'opposition, sans franchir les limites autorisées, à savoir les constantes nationales qui représentent les fondements de la cohésion nationale mais aussi sans attenter aux mœurs et à l'ordre public, appelant tout un chacun à l'adoption d'une politique "transparente et régulière". S'agissant de la constitutionnalisation de l'ANIE dans le cadre de l'amendement constitutionnel qui sera soumis à référendum le 1er novembre prochain, le même responsable a souligné l'importance de cet élément fondamental dans l'édification de cette instance, afin de la mettre à l'abri de toute tentation, tout en la soumettant au contrôle populaire car, explique-t-il, dans l'Algérie nouvelle, aucun acquis démocratique ne sera abandonné. "L'ANIE déploie d'énormes efforts pour qu'elle soit à la hauteur de la confiance du peuple et de ses aspirations", a-t-il souligné. Le même intervenant a rappelé que l'ANIE "est issue du Hirak populaire, voilà pourquoi sa responsabilité est grande en vue de garantir la régularité de tout rendez-vous électoral, en témoigne l'élection présidentielle du 12 décembre qui a non seulement abouti à l'élection d'un président mais aussi à des résultats incontestables". Pour ce qui est du rôle de la société civile dans la réussite du processus du changement, M. Charfi a affirmé que la société civile "est le principal catalyseur du changement", à travers son interaction avec les affaires publiques et sa participation au changement et au redressement. Il faut ainsi lui fournir tous les moyens nécessaires pour qu'elle organise ses rangs et ne soit pas victime du financement étranger tendancieux, ajoutant que cette campagne représente une opportunité pour la société civile afin de contribuer à l'organisation et à la sensibilisation. En réponse à une question sur la possibilité de rétablir la confiance du citoyen en l'Etat, le même responsable a déclaré que tout rendez-vous électoral constitue une opportunité pour la rétablir, se félicitant "de la prise de conscience et la maturité" du citoyen algérien pour évaluer les actes. Après avoir souligné que "toutes les mesures ont été prises pour permettre à la communauté algérienne de participer au référendum de révision constitutionnelle", le président de l'ANIE a fait état de la tenue prochaine d'une réunion des administrations consulaires pour annoncer les procédures prévues sur le terrain en cette matière. Il a révélé également l'existence de délégués de l'Autorité à l'étranger et l'envoi de tous les documents relatifs au référendum.