cinq ans après la proclamation de l'unité nationale, les Sahraouis demeurent attachés à leur droit à l'autodétermination au moment où ce processus reste dans l'impasse en raison des entraves marocaines. C'est le 12 octobre 1975, alors que l'Espagne, ancienne puissance coloniale, s'apprêtait à quitter le Sahara Occidental, que les représentants du peuple sahraoui, toutes tendances confondues, avaient tenu une réunion pour décider de la poursuite de la lutte pour la libération nationale contre un nouvel occupant, à savoir, le Maroc. Ce jour-là, tous les participants, y compris les notables sahraouis qui formaient l'Assemblée générale créée par l'Espagne ont proclamé leur adhésion au Front Polisario comme seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui. Une journée de solidarité commémorant cet événement se tient lundi à Alger, avec la participation d'un nombre de responsables et de personnalités politiques et diplomatiques, chefs de partis et des représentants de la société civile. Cette journée est ponctuée par des interventions officielles, une exposition de photos en plus de la présentation de nouveaux ouvrages sur le Sahara occidental, selon l'ambassade sahraouie à Alger, organisatrice de l'évènement en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). Lire aussi: Le principe d'autodétermination du peuple sahraoui continuera d'éclairer l'unité de l'Afrique Cette année, la célébration de l'unité nationale se tient dans un contexte marqué notamment par des lenteurs dans la désignation d'un nouvel envoyé personnel de l'ONU, des provocations récurrentes de l'occupant marocain et atteintes aux droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. S'exprimant début octobre à l'occasion du 45e anniversaire de la fête de l'Unité nationale sahraouie, le président de la République arabe démocratique sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a déclaré ne pas écarter une réédition du scénario Gdeim Izik à Guerguerat, avertissant que "toute atteinte à un quelconque citoyen sahraoui reviendrait à un retour à la guerre ". A cette même occasion, le président Ghali a souligné " l'unanimité du peuple sahraoui quant à l'impérative fermeture de ce passage emprunté illégalement par le Maroc ", en violation des dispositions du cessez-le-feu de 1991. Le chef du Front Polisario a réaffirmé, à cet effet, que " le peuple sahraoui demeure, plus que jamais, attaché à son unité et qu'aucune solution ne sera acceptée en dehors de l'autodétermination et l'indépendance». Il a relevé, à ce titre, le " blocage total " que connaît la question sahraouie «en dépit des appels incessants de la partie sahraouie en direction de l'ONU et du Conseil de sécurité pour des efforts plus sérieux en vue d'un règlement définitif». ce même contexte, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a averti que le discours "irresponsable" que tient actuellement le Maroc sur la situation au Sahara occidental, "risque de faire revenir la région à la case départ". "Le Maroc et ceux qui sont derrière lui abusent du peuple sahraoui et de sa patience. Cette patience a atteint ses limites", a déclaré M. Ould Salek. Soutien international accru En dépit des tentatives marocaines désespérées visant à paralyser les victoires diplomatiques du peuple sahraoui, la question sahraouie se renforçait au plan continental et international. Malgré son dernier rapport " réducteur " sur le Sahara Occidental et une " propension à faire dans l'équilibrisme ", le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé récemment que le conflit dans ce territoire non autonome est bel et bien une question de décolonisation. Dans un récent rapport, le deuxième en un mois, Guterres a rappelé que la quatrième commission de l'ONU en charge de la décolonisation et le Comité spécial de la décolonisation, dit Comité des 24 " examinent la situation au Sahara Occidental dans le cadre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation". Le SG de l'ONU, a mentionné également dans ce rapport, les préoccupations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) qui "continue de s'inquiéter de la persistance des larges restrictions imposées par les autorités marocaines aux droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion et d'association pacifiques au Sahara occidental ". Le SG de l'ONU a pointé, dans un second document, le manque d'accès du HCDH aux territoires sahraouis occupés, ce qui "entrave", selon lui, la surveillance des droits humains dans la dernière colonie d'Afrique. Ces préoccupations ont été auparavant exprimées par la cheffe des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, qui a déclaré en septembre qu'elle avait " hâte de discuter" des paramètres d'une nouvelle mission technique au Sahara Occidental pour "identifier les problèmes critiques des droits de l'Homme" dans ce territoire non autonome. Au niveau africain, la cause sahraouie bénéficie du soutien des membres de l'Union africaine (UA). A cet effet, lors du 33e Sommet de l'organisation panafricaine, tenu février dernier à Addis Abeba, un appel urgent a été lancé pour la mise en œuvre du plan de règlement de la question du Sahara occidental basé sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination.