Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé que la question du Sahara Occidental était toujours sur la table de l'Assemblée générale de l'ONU en tant que question de décolonisation. Dans son nouveau rapport sur l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, Guterres rappelle que la quatrième commission de l'ONU en charge de la décolonisation et le Comité spécial de la décolonisation, dit Comité des 24 «examinent la situation au Sahara Occidental dans le cadre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation». Alors que ce conflit est traité par le Conseil de sécurité comme une question de paix et de sécurité, Guterres rappelle que l'organe exécutif de l'ONU avait «appelé de ses vœux, dans des résolutions successives» à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental». Guterres évoque dans ce document transmis à l'AG de l'ONU l'ouverture par des pays africains de consulats à Laâyoune et Dakhla occupées ainsi que l'annexion des eaux territoriales du Sahara Occidental que le Front Polisario a qualifiée de «violations du droit international et d'atteinte au statut juridique du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome». Le chef de l'ONU fait état de la poursuite des investissements marocains à l'ouest du mur du sable, citant en cela, le projet du nouveau port près de Dakhla, qui vise à normaliser l'occupation militaire et l'annexion illégale de certaines parties du Sahara Occidental. Le SG de l'ONU mentionne également dans ce rapport les préoccupations du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'Homme (HCDH) qui «continue de s'inquiéter de la persistance des larges restrictions imposées par les autorités marocaines aux droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion et d'association pacifiques au Sahara Occidental». «Durant la période considérée, le HCDH a reçu des signalements de cas de harcèlement, d'arrestations arbitraires et de condamnations de journalistes, d'avocates ou avocats et de défenseurs ou défenseuses des droits humains», souligne-t-il. Dans un récent rapport sur la situation au Sahara Occidental, transmis le 23 septembre au Conseil de sécurité, le SG de l'ONU a pointé le manque d'accès du HCDH aux territoires sahraouis occupés, ce qui «entrave», selon lui, la surveillance des droits humains dans la dernière colonie d'Afrique. Il a indiqué avoir reçu «plusieurs signalements de faits de torture, de mauvais traitements et de négligence médicale dans les prisons marocaines».