L'Espagne a appelé "reprendre le processus de négociation" au Sahara occidental après le lancement d'une agression militaire par le Maroc vendredi contre des civils sahraouis à El-Guerguerat en violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu signé en 1991 par les deux parties (Maroc et Front Polisario), sous l'égide de l'ONU. "Le gouvernement espagnol soutient les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour garantir le respect du cessez-le-feu au Sahara occidental", a indiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué publié vendredi soir. "Ces derniers jours, l'Espagne a fait des démarches en ce sens, en appelant à la responsabilité et à la retenue", a-t-il encore indiqué. Samedi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs régions espagnoles, pour exprimer leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte légitime contre l'occupant marocain qui a violé vendredi l'accord du cessez-le-feu par son agression contre des manifestants civils sahraouis pacifiques à El-Guerguerat. Les manifestations coïncident avec le 45e anniversaire des accords tripartites de Madrid du 14 novembre 1975 qui ont permis au Maroc d`occuper illégalement les territoires sahraouis, l'occasion pour les participants de lancer un appel au gouvernement espagnol pour assumer ses responsabilités historiques et juridique envers le peuple sahraoui. Elles interviennent également au lendemain de l'agression menée par les forces marocaines contre des civils sahraouis à El-Guerguerat en procédant à l'ouverture de trois nouvelles brèches illégales en violation de l'accord de cessez-le-feu signé en 1991. A Madrid, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du ministère des Affaires étrangères pour exiger que l'Espagne assume ses responsabilités au Sahara occidental en tant que "force administrante" du territoire et dans le parachèvement du processus de décolonisation. A Séville, au Pays basque, et dans d'autres parties de l'Etat espagnol, plusieurs manifestations et rassemblements ont également eu lieu pour dénoncer l'escalade marocaine et ses violations à El-Guerguerat. L'ONU s'est dit préoccupée par les conséquences que pourraient avoir les derniers développements au Sahara occidental à la suite de cette militaire marocaine, affirmant que la Mission pour l'Organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) est "résolue" à mettre en œuvre son mandat.