BIR LEHLOU (République sahraouie)- Le Président de la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme, Abba Al-Hassain, a appelé la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADPH) à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils sahraouis sous l'occupation marocaine et à se rendre, en toute urgence, dans les régions occupées de la République sahraouie pour y constater les graves violations des droits de l'Homme, perpétrées impunément au vu et au su du monde entier. Mettant en garde contre "les agissements irresponsables auxquels se livrent les autorités de l'occupant marocaine à l'encontre des civils sahraouis", la Commission sahraouie a fait part de son inquiétude quant à la recrudescence des violations marocaines à l'encontre des civils sahraouis dans la partie occupée de la République sahraouie, après l'instauration d'un blocus, l'exécution de rafles et la répression de manifestations pacifiques. La Commission a attiré l'attention de la CADPH sur la situation dangereuse que vivent les prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines, en raison de la politique de représailles dont ils sont victimes aujourd'hui, ainsi que le danger auquel ils sont exposés, qui est la propagation de la pandémie de la Covid-19 dans les prisons marocaines. Pour M. Al-Hassain, la conjoncture actuelle interpelle la Commission africaine sur la responsabilité qu'elle doit impérativement assumer avant qu'il ne soit trop tard, à travers la concrétisation de son mandat en matière de protection des droits de l'Homme et des peuples dans un pays africain occupé de force par un membre de l'Union africaine (UA). La Commission nationale sahraouie des droits de l'homme a par ailleurs rappelé la grave violation par le Royaume du Maroc du cessez-le-feu au Sahara occidental, conclu sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) et de l'ONU, en ciblant un groupe de civils sahraouis représentant la société civile qui manifestaient pacifiquement au niveau de la brèche illégale d'El-Guerguerat. La même source a également précisé que l'armée populaire de libération sahraouie (APLS) est parvenue à évacuer les civils en toute sécurité, suite à l'agression militaire marocaine, et à se défendre légitimement. M.Al-Hassain a rappelé les mises en garde émises par le Front Polisario à de nombreuses reprises à destination de l'ONU, de l'UA et de la communauté internationale concernant les violations continues perpétrées par le Maroc, en toute impunité depuis les années soixante-dix (70). La commission a également qualifié de crime contre l'humanité, la construction par l'occupant marocain, d'un mur militaire illégal dans les territoires occupés du Sahara Occidental depuis les années 80, sur une longueur de plus de 2.700 km. Le Maroc a non seulement violé l'accord de cessez-le-feu après sa récente agression militaire à El Guerguerat, mais n'a jamais respecté l'accord signé avec le Front Polisario, a souligné le responsable sahraoui, ajoutant que l'ONU n'a pas été en mesure d'imposer une mise en œuvre stricte de l'accord.