Le Groupe de Soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'Homme au Sahara Occidental a condamné la rupture du cessez-le-feu dans le territoire non autonome du Sahara occidental de la part du Maroc et appelé l'ONU à assumer ses responsabilités quant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, a indiqué un communiqué du groupe publié mercredi. Le groupe de 252 ONG "condamne la rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 dans le Territoire non autonome du Sahara occidental de la part du Royaume du Maroc qui n'a pas hésité à déployer ses troupes et son armement devant un groupe de civils désarmés qui manifestaient pacifiquement dans la zone démilitarisée de Guerguerat au sud-est du Territoire", précise le communiqué. Il "déplore vivement que la majorité des membres du Conseil de sécurité n'aient pas mesuré à sa juste valeur l'exaspération du peuple sahraoui qui attend depuis 1966 (rés. 2229-XXI de l'Assemblée générale ONU) l'organisation d'un référendum d'autodétermination, en application de la +Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux+ de l'Assemblée générale de l'ONU". En soulignant que le Sahara occidental est le seul Territoire non autonome qui n'a pas de puissance administrante reconnue et qu'il est également le seul qui se trouve sous occupation militaire illégale, le Groupe de Genève rappelle les termes des paragraphes opérationnels 1 à 3 de la résolution 74/140 (18 décembre 2019) intitulée +Réalisation universelle du droit des peuples à l'autodétermination+ par lesquels l'Assemblée générale réaffirme que "la réalisation universelle du droit à l'autodétermination de tous les peuples, y compris ceux qui sont soumis à une domination coloniale, étrangère ou extérieure, est une condition essentielle à la garantie et au respect effectifs des droits de l'homme ainsi qu'à la préservation et à la promotion de ces droits". Le Groupe d'ONG "appelle solennellement les Puissances qui ont soutenu depuis 1975 le Royaume du Maroc militairement, financièrement et politiquement – Etats-Unis, France et Espagne – à cesser immédiatement d'être complices des violations systématiques des droits de l'Homme et des normes du Droit International Humanitaire de la part du Royaume du Maroc au Sahara occidental", soulignant que "leur appui, depuis trente ans, au détournement de l'action de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) dans l'accomplissement de sa mission principale – l'organisation du référendum libre d'autodétermination – est une dilapidation abusive de l'argent des contribuables de tous les pays membres de l'ONU et une manifestation permanente de leur mépris pour le Peuple sahraoui et l'exercice de ses droits". Dans le contexte de la reprise du conflit au Sahara occidental et attirant l'attention sur la répression exercée par les forces d'occupation marocaines sur la population sahraouie et les défenseurs des droits de l'Homme en particulier", le Groupe de Genève appelle "instamment le Comité International de la Croix Rouge à surveiller les violations des normes du Droit International Humanitaire et notamment de la Quatrième Convention de Genève". Il appelle la Haut Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU à présenter un rapport sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'Homme, ainsi que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à "prêter une attention particulière aux violations des droits de l'homme, notamment le droit à l'autodétermination, qui résultent de l'occupation militaire du Sahara occidental de la part du Royaume du Maroc, en application du paragraphe opérationnel 5 de la résolution 74/140 susmentionnée". Il appelle également la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d'association, la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, la Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, le Groupe de travail sur la détention arbitraire, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires à "se saisir de toute urgence des informations qui leur pourront être soumises dans le cadre de ce conflit". Enfin, il exhorte le Secrétaire Général des Nations Unies d'"assumer personnellement le rôle de facilitateur pour que la MINURSO, seule Mission des Nations Unies dont le mandat principal est la mise en œuvre d'un droit fondamental de l'Homme et des Peuples, puisse enfin organiser le référendum d'autodétermination du Peuple sahraoui et fermer ainsi un chapitre trouble de l'Organisation des Nations Unies".