Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Sidi Mohamed Omar, a affirmé que la décision du président américain sortant, Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental viole la charte des Nations Unies et ses résolutions, assurant qu'elle n'est pas en adéquation avec la politique traditionnelle des Etats Unis en ce qui concerne le Sahara occidental. "La décision prise par le président Donald Trump viole la Charte des Nations Unies et les résolutions de l'ONU, y compris les résolutions du Conseil de sécurité que les Etats-Unis eux-mêmes ont rédigées et approuvées au cours des dernières décennies", a déclaré Sidi Mohamed Omar dans une lettre adressée aux Nations Unies. "Cette regrettable proclamation s'éloigne également de la politique américaine traditionnelle à l'égard du Sahara occidental", a-t-il ajouté. Assurant que le statut juridique du Sahara occidental est clair et sans équivoque, M. Sidi Mohamed Omar a rappelé dans sa lettre, que "la Cour internationale de Justice (CIJ), qui est le principal organe judiciaire des Nations Unies, a émis un avis consultatif sur le Sahara occidental le 16 octobre 1975 dans lequel elle a statué qu'il n'existe aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Royaume du Maroc". Le représentant du Front Polisario rappelle également que "les Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine (aujourd'hui l'Union africaine) ainsi que l'Union européenne n'ont jamais reconnu l'annexion forcée et illégale par le Maroc de parties du Sahara occidental dont la décolonisation a été contrecarrée en raison de l'invasion militaire du territoire par le Maroc le 31 octobre 1975, ce qui a été profondément déploré par l'Assemblée générale de l'ONU dans sa résolution 34/37 du 21 novembre 1979 et sa résolution 35/19 du 11 novembre 1980 et d'autres résolutions pertinentes". Sur la base de ces faits juridiques solides, le diplomate sahraoui, conclut dans sa lettre adressée aux Nations Unies que "l'action unilatérale menée par le président sortant des Etats-Unis concernant la souveraineté du Sahara occidental ne relève pas de la Charte des Nations Unies et du droit international et est donc nulle et non avenue et n'aura pas effet quel qu'il soit". Lire aussi: La déclaration de Trump "n'affectera pas la résistance sahraouie" Il a rappelé, dans ce cadre, les voix fortes du Congrès américain, de la société civile et de la scène politique qui ont exprimé leur indignation et leur déception face à cette tentative de renoncer à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et a appelé le nouveau président élu, Joe Biden à revenir sur la décision de son prédécesseur qui quittera la maison blanche le 20 janvier prochain. Par ailleurs, M. Sidi Mohamed Omar a évoqué les réactions exprimées par le Secrétaire général de l'ONU, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) et de nombreux pays, y compris les membres permanents du Conseil de sécurité, qui ont réaffirmé leurs positions concernant le Sahara occidental en exprimant leur soutien. "Pour les résolutions de l'ONU sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, certains pays ont décrit la décision du président américain comme une violation des principes fondamentaux du droit international", a-t-il souligné. Enfin, M. Sidi Mohamed Omar a exprimé l'espoir du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de voir le nouveau gouvernement américain revenir sur la décision unilatérale prise par Trump et garantirait que les Etats-Unis joueraient un rôle constructif dans les efforts internationaux visant à parvenir à une solution pacifique et durable basée sur l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.