L'écrivain-journaliste tunisien, Bessam Hamdi a mis en garde dimanche contre les dangers de la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste sur l'ensemble des pays du Maghreb, notamment sur le plan sécuritaire, affirmant que la convergence de vues entre l'Algérie et la Tunisie rejetant la normalisation consolidera la coopération entre les deux pays. M. Bassem Hamdi a déclaré à l'APS, depuis la Tunis, que "l'entité sioniste a des visées expansionnistes dans la région du Maghreb à partir du Royaume du Maroc, ce qui représente un véritable danger pour l'Afrique du Nord, après que les services de renseignements israéliens aient pris pied au Maroc". Evoquant les défis sécuritaires dans la région après la normalisation, le journaliste à "Hakaekonline" tunisien, estime que "l'appui israélien au Royaume du Maroc au sujet de la question du Sahara occidental ne fera qu'attiser le feu de la guerre entre les parties au conflit et aviver les attaques militaires entre le régime marocain et le front Polisario, compromettant la stabilité de la région toute entière". Une stabilité, poursuit-t-il qui ne supportera pas "davantage de tensions, notamment avec la situation prévalant en Libye et au Sahel". L'annonce du président américain sortant, Donald Trump et sa reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation avec l'entité sioniste "a donné plus de légitimité au peuple sahraoui dans sa lutte juste pour l'autodétermination et l'établissement de son Etat indépendant" sur l'ensemble de ses territoires, a-t-il soutenu. Quant à la position de la Tunisie qui rejette la normalisation avec l'entité sioniste, M. Bessam Hamdi a affirmé que "le doit du peuple palestinien à l'autodétermination demeurera la question mère pour la Tunisie et son peuple, eu égard aux relations historiques profondes liant les deux pays". Il s'agit d'une position "ferme et immuable", en dépit des développements enregistrés sur la scène régionale, après l'annonce de plusieurs pays arabes de la normalisation avec l'occupation israélienne, a-t-il observé. Dans ce cadre, il a rappelé les droits "inaliénables et imprescriptibles" du peuple palestinien, en tête desquelles son droit à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant, avec El-Qods comme capitale, soulignant qu'Israël, aux yeux de la Tunisie et de son peuple, "est une entité occupante usurpatrice des terres palestiniennes et en aucun cas il sera possible d'établir des relations diplomatiques avec elle". "Le peuple tunisien soutient les droits légitimes du peuple palestinien, qui lui ont été garantis par diverses références internationales et résolutions de l'ONU, et il n'est pas possible", a-t-il dit,"d'instaurer une paix juste, durable et globale dans la région sans appliquer les résolutions de l'ONU et restaurer au peuple palestinien sa terre volée". "La Tunisie ne pardonnera jamais à l'entité sioniste les crimes qu'elle avait commis dans les territoires tunisiens, notamment le massacre de Hammam Chott, lorsque l'occupation israélienne avait attaqué le 1 octobre 1985 le siège de l'Organisation de libération de la Palestine, faisant des dizaines de morts parmi les Tunisiens et les dirigeants palestiniens politiques et militaires. De même, la Tunisie n'oubliera pas l'assassinat de l'ingénieur tunisien en aéronautique, Mohamed Zouari", a-t-il rappelé. Pour M. Bassam Hamdi, "la convergence de la position de la Tunisie avec celle de l'Algérie concernant le soutien à la cause palestinienne, et le rejet de la normalisation renforcera la coopération entre les deux pays et consolidera leurs positions, d'autant plus que les deux pays partagent de nombreuses positions au plan régional et international". A ce titre, il n'a pas exclu qu'"Israël tentera d'exercer de nombreuses formes de pression sur l'Algérie et la Tunisie, en raison de leur refus de normaliser leurs relations avec elle et de leur attachement à légalité internationale et aux droits du peuple palestinien".