L'expert en questions stratégiques et sécuritaires , Pr Mhand Berkouk a affirmé que la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste intervient dans le cadre de la servitude stratégique du régime du Makhzen, mais elle n'entamera en rien la volonté du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte légitime, à parachever le processus de libération de son territoire et à exercer son droit à l'autodétermination. Dans une déclaration à l'APS, M. Berkouk a souligné que cette normalisation n'est pas chose nouvelle, en ce sens qu'elle constitue une confirmation, voire une trahison renouvelée et multidimensionnelle de la cause palestinienne, à travers laquelle le Maroc a bafoué l'unité de la Nation arabe et méprisé les sentiments du peuple marocain à l'égard de la cause palestinienne. Le Sahara occidental est une question de décolonisation, conformément aux décisions et résolutions onusiennes, un processus qu'il convient de relancer à travers l'activation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et via la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), a-t-il soutenu, estimant que face à cette situation la communauté internationale doit prendre conscience de l'importance de se conformer au Droit international pour permettre aux parties au conflit de parvenir à un terrain d'entente, et partant concourir à la garantie de conditions objectives pour l'organisation de ce référendum. Cependant, la principale entrave qui se dresse devant ce processus demeure la politique du fait accompli adoptée par le Maroc avec la complaisance de certains pays, comme la France, en contrepartie de sa servitude stratégique qui vise à créer un climat d'instabilité dans la région Nord-ouest de l'Afrique pour empêcher l'émergence de l'Algérie, en tant que pays influent et une puissance économique. La servitude stratégique du Maroc est manifeste dans la participation des forces militaires marocaines aux campagnes menées contre la Libye, l'Irak et le Yémen, ainsi qu'en Angola et au Zaïre auparavant, aux côtés des pays auteurs de schémas de division ciblant certains pays, a-t-il observé. Lire aussi: Les forces de sécurité marocaines répriment les étudiants opposés à la normalisation Concernant le troc marocain pour la normalisation avec l'entité sioniste en échange de la reconnaissance par le président américain sortant Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'expert en questions stratégiques et sécuritaires a précisé que "cette reconnaissance n'a aucune valeur aux yeux du droit international", expliquant que "toutes les décisions et résolutions relatives au Sahara occidental ne reconnaissent pas la souveraineté marocaine sur un territoire qui appartient au peuple sahraoui". Cela a d'ailleurs été réaffirmé par la majorité des membres du Conseil de sécurité le 21 décembre dernier, a-t-il dit. Et de relever que "de plus en plus d'acteurs politiques américains rejettent (la décision de Trump) et considèrent qu'il s'agit au Sahara occidental d'une question de décolonisation". La décision de Trump, faut-il le rappeler, va à l'encontre des positions et principes américains officiels concernant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a fait remarquer M. Berkouk, en voulant pour preuve le rejet de cette décision par les anciens envoyés du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, James Baker et Christopher Ross. L'expert a également mis en avant l'appui onusien à la résolution 2548, adoptée par le Conseil de sécurité le 30 octobre 2020, et qui proroge le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). M. Berkouk a, par ailleurs, souligné que l'Algérie a toujours contribué à la stabilité et à la sécurité dans la région et dans le monde grâce à la solidité de ses institutions.