Le ministère des Finances a procédé, jeudi à Alger, à la remise de la notification des affectations budgétaires de l'exercice 2021 aux différentes institutions et administrations publiques, en présence des Secrétaires généraux et des ordonnateurs des secteurs ministériels et des administrations publiques concernés. Le ministre des Finances, Ayman Benabderrahmane a affirmé que "la distribution des affectations attribuées en vertu de la loi 20-16 du 31 décembre 2020, portant loi de finances 2021, se veut l'annonce du début de l'exercice et la mise en oeuvre du budget de l'Etat, une première en ce sens qu'elle est faite au cours de la première semaine du mois de janvier contrairement aux années passées", d'où le retour des délais en leur état ordinaire. Pour le ministre, cette opération contribuera à maitriser davantage la gestion et le niveau de mise en oeuvre du budget étatique ainsi que les paiements de l'Etat durant les 12 mois de l'année en cours au lieu de 6 ou 9 mois, comme ce fut la cas les années précédentes. Il a précisé que "la modernisation de la gouvernance budgétaire et financière publique ne saurait se concrétiser sans l'observation du principe annuel et de la programmation organisée des actes de gestion". Soulignant que la conjoncture que traverse le pays depuis le premier semestre de l'année écoulée (2020) n'a pas empêché la poursuite de la concrétisation progressive des objectifs tracés et la réforme budgétaire, M. Benabderrahmane a fait état de la promulgation de près de 11 textes d'application en exécution de la loi organique 18-15 relative aux lois de finances, traduisant la réforme radicale du système législatif et réglementaire régissant le budget de l'Etat et la finance publique en général à même de concrétiser le budget des programmes. L'exécution des budgets utilisés s'articulera sur les résultats au lieu des moyens actuels pour une gestion transparente et efficace, a poursuivit le ministre. Le budget 2021 a été élaboré sous la forme d'un portefeuille de programmes, de rapports et de priorités avec la contribution d'employés des différents secteurs ministériels, a-t-il expliqué appelant les employés à consulter, sur le site du ministère, les différents concepts de ce nouveau système qui sera mis en oeuvre prochainement. Dans le cadre de la mise à niveau des moyens méthodologiques de la réforme budgétaire, le secteur organisera une série de formations au profit des cadres de plusieurs secteurs ministériels, a fait savoir le ministre précisant que les grands axes de l'élaboration du budget de l'Etat pour 2021 comprenaient la restructuration des priorités socioéconomiques de l'Etat. "Dans un souci de cohérence totale, j'ai demandé aux départements ministériels d'adapter les propositions budgétaires à leurs politiques sectorielles et de mener des consultations approfondies avec leurs services décentralisés pour atteindre l'harmonie globale escomptée", a-t-expliqué soulignant que la réforme de la gouvernance budgétaire nécessitait une rationalisation des moyens, une maitrise du niveau des dépenses, une maitrise une optimale des moyens disponibles et le bon fonctionnement des entreprises. Création de 91.642 postes budgétaires en 2021 Le budget de l'Etat pour l'exercice 2021 a atteint 8.113,3 milliards Da, soit une hausse de 10,4 % par rapport à la loi de finances complémentaire 2020, selon les indicateurs fournis par le ministre lors de la présentation des affectations budgétaires, dont 5.314,5 milliards de Da pour le budget de fonctionnement et 2.798,5 milliards de Da pour le budget d'équipement, soit une hausse de 6,8 %, dont 51 % pour les nouveaux programmes et 48,7% pour les programmes en cours. Les autorisations de programme s'élèvent à 1.182,19 milliards de Da, dont 79,2% pour les nouveaux programmes et 20 % pour la réévaluation. Quant aux principaux indicateurs retenus pour élaborer le budget, le ministre a révélé le nombre total de postes d'emploi prévus, estimés à 91.642 postes budgétaires, dont 45,55%t destinés à aider les bénéficiaires du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), tandis qu'une enveloppe financière de 160 milliards DA a été allouée pour couvrir l'insertion prévue de 332.266 bénéficiaires du DAIP. Selon le ministre, la masse salariale globale pour l'année 2021 s'élève à 3.163 milliards de DA, tandis que les transferts sociaux ont atteint 1.929 milliard de DA. Par ailleurs, l'enveloppe financière allouée aux zones d'ombre est de 110 milliards de DA, dont 50 milliards au titre de plans de développement communaux, 20 milliards au titre d'amélioration urbaine et 40 milliards pour la gestion de la voirie des communes et wilayas. De son côté, le Directeur général du budget au ministère des finances, M.Fayed Abdelaziz, a affirmé que les cadres des services des départements ministériels du secteur, ainsi que les services du secrétariat général du gouvernement, étaient soucieux de remettre et de communiquer les affectations allouées au titre des budgets de fonctionnement et d'équipement aux différentes institutions et administrations publiques dans des délais, à même de permettre une gestion plus efficace et des dépenses de l'argent public. "Concrétiser le principe de gouvernance budgétaire et consacrer les bonnes pratiques dans le domaine des finances publiques est devenu incontournable, afin de passer du modèle de gestion des moyens à celui de la gestion en fonction des objectifs et résultats», a estimé M.Fayed. Il a précisé que ce pas permettrait de donner un nouvel élan à la gestion des finances publiques, notamment celles liées au principe d'annualité, évitant ainsi les dysfonctionnements et les perturbations récurrents dans la cadence de mise en oeuvre des affectations.