L'avènement du nouvel an amazigh (Yennayer 2971), célébré dans différentes parties de la wilaya d'Ouargla, à l'instar des autres régions du pays, est une halte pour valoriser le patrimoine culturel amazigh et renouer l'attachement à un legs ancestral. Bien que présentée avec une légère dichotomie dans l'appellation ''Yennayer'' ou ''Nayer'', cette fête reste synonyme de récolte abondante et jalonne la fin et le début d'un cycle agricole. Très attachée à son patrimoine matériel et immatériel ancestral, la population Ouarglie marque cette date de diverses manifestations, jalousement préservées et reflétant le lien entre l'homme et la terre, symbole de fertilité et de générosité, ainsi que source de vie et de bien être pour l'homme, a expliqué Mustapha Babziz, acteur associatif à Ouargla. Diverses activités festives et ancestrales sont ressuscitées à travers les régions d'Ouargla, perpétuant d'anciennes valeurs sociales pratiquées comme moyen d'affirmation de l'appartenance et d'identité culturelle, a-t-il ajouté. La fin de la campagne de récolte des dattes et le retour, à la fin du mois de décembre, des agriculteurs au vieux Ksar ''Casbah'', après un séjour de plus de trois mois dans des palmeraies locales, constituent une période marquant l'avènement du nouvel an amazigh, coïncidant avec le foisonnement des récoltes. L'occasion donne lieu à de grands rassemblements pour perpétuer les traditions et apprécier la richesse culturelle amazighe, avec notamment l'organisation de processions religieuses, de halqate et autres activités religieuses, couronnées d'implorations du Tout puissant pour la préservation de l'abondance et de la fertilité de la terre. Des familles Ouarglies marquent l'évènement par des activités d'artisanat, dont le tissage, le stockage traditionnel des provisions alimentaires, et les méthodes de préparation de l'encens spécialement pour les fêtes de mariage. De nombreux commerçants marquent cette date du nouvel an amazigh pour faire le bilan de leurs activités commerciales et de leurs biens en vue de prélever la Zakat, et préparer le lancement du nouvel exercice commercial, a également fait savoir M. Babziz. La femme du Ksar, dépositaire du riche patrimoine séculaire La femme au foyer dans le vieux Ksar d'Ouargla s'applique, à chaque fois que l'occasion se présente, pour valoriser les pans du patrimoine ancestral et la diversité de ses composantes. Elle s'emploie à organiser, à l'occasion de Yennayer, des regroupements conviviaux, soirées et veillées, avec les membres de la famille et les voisines, pour partager et échanger des plats traditionnels, dont le Couscous ''Esrayer'' relevé avec des plantes aromatiques, ou le Berkoukess ou ce qui est appelé localement ''Terchimt'' (couscous fait maison), ponctué d'un service du thé, avant d'être clôturée par des prières et des implorations. Les campagnes de distribution des produits alimentaires, la visite des mausolées de défunts Ouléma et Chouyoukh, sont d'autres activités organisées à l'occasion du Nouvel An Amazigh. Pour cette année, la célébration de Yennayer a été marquée dans la wilaya d'Ouargla par une panoplie d'activités virtuelles, dont des conférences sur l'histoire de la civilisation amazighe, l'exposition d'ouvrages en langue amazighe dans ses différentes variantes, ainsi que d'articles d'artisanat, l'organisation de concours d'habits traditionnels amazighs, et l'animation de récitals poétiques, de lectures de proverbes et de contes dans la langue.