Le nouveau président américain, Joe Biden, qui entre en fonction ce mercredi, aura plusieurs priorités à gérer tant sur le plan interne qu'externe dont principalement la lutte contre la pandémie de Covid-19 et une crise économique, en plus d'actions à mener à l'international en vue de rompre avec la vision "souverainiste" et "unilatéraliste" de son prédécesseur Donald Trump. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde par le Covid-19, avec 24 millions de cas et près de 400.000 décès enregistrés depuis le début de la pandémie qui menace de s'aggraver avec l'apparition du nouveau variant du virus au Royaume-Uni et dans d'autres pays. Une crise sanitaire qui a eu un impact direct sur l'économie des Etats-Unis dont le taux de croissance a reculé de 2,4% en 2020, selon la Banque centrale américaine (Fed). Il s'agira pour Biden de "gérer la crise économique, tout en essayant de vacciner 300 millions de personnes et en dirigeant une nation sérieusement divisée", résume Shirley Anne Warshaw, professeure de sciences politiques au Gettysburg College. "Ce qui est unique pour Biden, ce n'est pas tant que le pays soit en crise, mais c'est le nombre de crises simultanées" qu'il aura à affronter dès les premiers jours de son mandat, constate pour sa part la politologue Mary Stuckey de l'Université d'Etat de Pennsylvanie. Renverser la vapeur sur le front externe Sur le plan externe, Antony Blinken, le futur secrétaire d'Etat de Biden a promis mardi de rompre avec la diplomatie "unilatéraliste" et "souverainiste" de Donald Trump, faisant part de la volonté de la nouvelle administration américaine de revenir en "première ligne" mais en comptant sur les alliés des Etats-Unis pour notamment "contrer d'éventuelles menaces" pouvant émaner de l'étranger et pour "défendre la démocratie et les droits humains", devait déclarer Blinken lors de son audition devant le Sénat, selon un texte diffusé par son équipe. Un engagement qui résume la volonté de Biden de "rompre avec les pratiques de son prédécesseur qui n'a pas hésité à se rapprocher des rivaux des pays occidentaux en ignorant les engagements des Etats-Unis vis-à-vis de ses alliés" mais qui a également agi en contradiction avec les conventions internationales. C'est ainsi que Joe Biden envisage, dès son investiture, de ramener Washington dans l'accord de Paris sur le climat (Cop 21) duquel Trump s'était désengagé. Par ailleurs, le nouveau président américain a fait part de sa volonté de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien , signé en 2015, à l'époque où Biden était vice-président sous l'administration Obama. Un accord abandonné, quelques mois plus tard, par Trump. Lire aussi: Le peuple sahraoui attend de l'administration Biden une rectification de la bourde de Trump Concrètement, il sera question, pour la nouvelle administration de lever les sanctions imposées par les républicains à l'Iran tout en s'assurant que ce pays respecte les termes de l'accord de 2015. Biden devra également "négocier rapidement" avec la Russie la prolongation du traité de désarmement nucléaire, New Start. Les deux pays ont jusqu'au 5 février pour signer le traité. Ce traité d'une durée de dix ans est entré en vigueur le 5 février 2011. Sur un autre plan, le nouveau président aura à relever le défi difficile de présenter encore les Etats-Unis comme une "grande démocratie où les droits de l'Homme sont respectés". Les "injustices raciales et, plus récemment, le refus de Trump de reconnaître sa défaite et les violences qui s'en sont suivies ont porté de sérieux coups à la réputation" des Etats-Unis. "Il faudra beaucoup de temps avant que nous puissions défendre de manière crédible l'Etat de droit" à l'étranger, avait indiqué l'ex-diplomate Richard Haass lors des violences au Congrès, le 6 janvier courant.