L'ambassadeur de la Palestine à Alger, Amine Makboul, a affirmé qu'une conférence internationale pour la paix ne saurait se tenir "sans des pressions internationales sur l'entité sioniste et les Etats Unis pour prendre en considération le partenariat international". Le Conseil de sécurité a programmé, mardi, un débat sur la possible tenue d'une conférence pour la paix sous parrainage international, mais l'aboutissement d'une telle démarche "n'est pas chose facile", a déclaré à l'APS M. Makboul, soulignant l'impératif de "pressions européennes et internationales pour atteindre l'objectif escompté, notamment à la faveur du départ de Donald Trump, allié stratégique de l'occupant israélien". La Direction palestinienne souhaite une participation internationale à la Conférence pour la paix au Proche-Orient, a-t-il ajouté expliquant que "même le Quartette international était en quelque sorte dominé par l'administration américaine qui faisait entrave à son action". Les Etats-Unis, a-t-il poursuivi, "ont fini par prendre seul les commandes du processus avec une position partiale et hostile à l'égard des droits du peuple palestinien". Evoquant "l'alternative" proposée par le président palestinien, il a expliqué que le peuple palestinien aspire à la paix mais à travers une conférence internationale avec la participation du Quartette international et d'autres pays du monde en espérant qu'elle ait un résultat plus conforme aux décisions de la légalité internationale. "Cependant, de telles questions se heurtent à l'obstacle +occupation+ qui bénéficie, depuis toujours, de l'appui des administrations américaines successives", dira encore M. Makboul qui ajoute "nous souhaitons que la nouvelle administration ne fasse pas obstacle et que cet appel puisse recueillir l'approbation américaine et internationale, pour avoir un impact positif". Lire aussi : Palestine: le plan d'annexion se poursuivit en prétextant de la création de "réserves naturelle Le président Mahmoud Abbas avait réitéré, auparavant, son appel au Secrétaire général l'ONU, Antonio Guterres, à l'effet d'entamer les préparatifs d'une conférence internationale plénipotentiaire, en collaboration avec le Quartette international et le Conseil de sécurité et la participation des parties concernées. "L'objectif étant de s'engager dans un véritable processus de paix fondé sur le droit international et la légitimité internationale, afin de mettre fin à l'occupation et à aides le peuple palestinien à accéder à la liberté et à l'indépendance", a souligné le président palestinien. "L'empressement à la normalisation avec l'entité sioniste ne fera pas long feu" Concernant ce qui est attendu de l'Administration de Biden, l'ambassadeur de la Palestine à Alger a fait état de son "regard positif" à certaines déclarations de la nouvelle administration américaine. "Nous souhaitons voir corriger les erreurs commises par Trump à l'encontre du peuple palestinien et de la région...Nous savons que l'administration Biden n'exercera pas de pression sur l'entité sioniste, mais au moins elle n'exercera pas de pression sur les Palestiniens, et tiendra le bâton par le milieu", a-t-il déclaré. Et d'ajouter : "même si nous savons que la politique américaine penche en faveur de l'entité sioniste, nous restons presque optimistes. Les Palestiniens espèrent que l'administration démocratique sera +moins mauvaise+ et plus respectueuse des résolutions de la légalité internationale, dont a fait fi l'ex-Président Donald Trump". Concernant la normalisation de certains régimes arabes avec Israël, M. Makboul a estimé que "l'empressement ne fera pas long feu" car l'administration de Biden n'exercera pas les mêmes pressions que Trump, même si elle cautionnait la démarche". Pour le diplomate palestinien, de nombreux régimes arabes "se sont rendus compte que la normalisation n'avait aucun sens sans la concrétisation de l'initiative arabe de la paix". Il a estimé, dans ce sens, que "la position de l'Algérie et de l'Arabie saoudite était ferme à ce propos". Rappelant le caractère arabe, central et fondamental de la cause palestinienne, le diplomate a admis que "la normalisation a énormément nui à la cause palestinienne en ouvrant la voie à l'établissement de relations économiques qui légitiment l'existence sioniste à Palestine". Dans le même cadre, le diplomate palestinien a déploré "la violation par les Emirats Arabes Unis de la résolution onusienne relative au boycott des produits provenant des colonies, en tant que territoires palestiniens occupés, alors que des pays européens et du monde les boycottent", faisant état, dans ce sens, de plaintes contre des sociétés émiraties. Lire aussi : Makboul: les dirigeants palestiniens déterminés à poursuivre la lutte D'autre part, l'ambassadeur de Palestine à Alger a fustigé la composante, les lois et le règlement intérieur de la Ligue arabe, qui reste "en deçà du niveau escompté", a-t-il affirmé. "Il y'a des principes fondamentaux qui ne font l'unanimité", a-t-il poursuivi, rappelant "le poids politique, financier, administratif et géographique de certains pays membres, qui influent sur ses décisions". Relevant, dans ce sens "la non condamnation de la normalisation, qui constitue une violation à ses résolutions", il a plaidé pour "sa refonte afin d'être le porte voix de la nation arabe et nom de régimes arabes". En conclusion, le diplomate palestinien a salué la position de l'Algérie qui confère à la cause palestinienne un caractère "sacré", il a ajouté que "l'Algérie est un pays unique de par son soutien constant et indéfectible au peuple palestinien". Qualifiant la déclaration du Président Abdelmadjid Tebboune que l'Algérie ne cautionnera jamais la normalisation de "+baume+ pour les plaies séantes des Palestiniens", M. Makboul a estimé que ces propos étaient une réitération à l'adresse des régimes arabes et voisins de l'Algérie que "la paix ne sautait être instaurée dans cette région sans l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale".