Le président du Haut Conseil Islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah a insisté, mercredi à Tipasa, à l'occasion du 3eme colloque international de la finance islamique, sur l'impératif d'implantation d'une industrie financière islamique forte en Algérie. Le président du HCI, qui intervenait à l'ouverture de ce colloque international, a rappelé les "efforts considérables consentis en vue d'insuffler une dynamique à la finance islamique", considérant "qu'elle a un avenir prometteur susceptible de contribuer à l'implantation d'une industrie financière islamique forte en Algérie". Cette 3ème édition du genre a été ouverte, mercredi, au centre universitaire "Morsli Abdallah" de Tipasa, sous le signe "Vers un cadre législatif et islamique pour les obligations en Algérie", avec la participation d'experts et représentants d'établissements bancaires et hommes de culte. Bouabdellah Ghlamallah a annoncé, à l'occasion, l'adoption "prochaine" par de nombreuses autres banques publiques, de "transactions financières obéissant aux lois islamiques (Charia), à l'exemple de ce qui a été précédemment fait avec l'ouverture, par des banques, de guichets de la finance islamique", a-t-il informé. Il a souligné l'"attachement du HCI à accompagner les autorités supérieures du pays et les établissements financiers dans l'adoption d'une industrie financière conforme à la Charia", soulignant l'importance du décret exécutif de février dernier fixant les modalités d'exercice de l'assurance "Takaful" et autres décrets fixant les règles et les pratiques financières obéissant à la Charia. Mettant l'accent sur l'"importance" de ces démarches qui ont "eu un écho favorable auprès des citoyens et des experts", le président du HCI a fait savoir que son organisme a "introduit de nombreuses propositions pour la révision de certains textes juridiques, dont la loi sur le commerce", dans le but, a-t-il dit, de la mise en place de tous les segments de l'industrie islamique". Lire aussi : Crédit populaire d'Algérie : le service Mobile banking "opérationnel dans 15 jours Il a cité, entre autres, la proposition d'investissement dans les "Soukouk" (obligations) comme alternative légale pour les obligations bancaires, qui ne sont pas très prisées par les investisseurs et operateurs. Un fait à l'origine, selon lui, de "la stagnation de l'activité de la Bourse d'Alger". Il a, également, lancé un appel aux experts financiers et aux responsables des établissements bancaires, en vue "d'œuvrer à l'adaptation de leurs systèmes et à proposer des produits de la finance islamique", dans le but d'attirer les fonds qui sont actuellement en dehors du circuit bancaire, pour ensuite les injecter dans l'économie nationale", a-t-il recommandé. A son tour le directeur de ce colloque, Redouane Lamare, a souligné que cette 3eme édition du genre "vient en renfort aux efforts consentis par l'Etat pour promouvoir l'industrie financière islamique et bâtir une économie nationale forte". Ajoutant que le centre universitaire de Tipasa aspire, en dépit de sa création récente, "à devenir une université pionnière dans la proposition de solutions appliquées de qualité dans ce domaine", il a signalé notamment la création, récemment, d'une spécialité de formation de Master en finance et banques islamiques, et d'un Doctorat en finance et banques islamiques, qui font de l'université de Tipasa, le 3eme établissement d'enseignement supérieur du pays à assurer cette spécialité. Ce 3eme colloque international de la finance islamique est organisé à l'initiative du Laboratoire des études en finance islamique et développement durable de l'Université de Tipaza, en collaboration avec le HCI, l'Académie internationale de recherche sur la charia (ISRA) de Malaisie, l'Institut islamique de recherche et de formation (IRTI) d'Arabie saoudite et du Club économique algérien.