Le Sénat espagnol a adopté une motion dans laquelle il demande au gouvernement de "faciliter activement" la réalisation d'une solution politique à la question du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975, rappelant la "responsabilité historique" de l'Espagne vis-à-vis de la dernière colonie en Afrique, rapportent des médias espagnols. Selon l'agence espagnole Europa Press, les partis politiques représentés au Sénat espagnol ont ainsi demandé à leur gouvernement, dans une motion approuvée le mercredi 10 mars, de "faciliter activement" la réalisation d'une solution politique à la question du Sahara occidental et que cela soit une politique d'Etat en dehors des "affrontements partisans". C'est ce qui ressort de la motion adoptée par les partis politiques représentés au Sénat espagnol (Chambre haute du Parlement espagnol) "à l'exception du parti d'extrême droite, Vox", précise la même source. D'après Europa Press, le sénateur du parti nationaliste basque (PNV), Luis Jesus Uribe-Etxebarria, promoteur de la motion, a salué le "très large accord" obtenu sur le texte. De son côté, le porte-parole du Parti Populaire (PP), Gonzalo Robles, a souligné qu'un accord avait été trouvé sur un texte qui "relève du bon sens et d'une obligation morale", tandis que le porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Rafael Lemus, s'est félicité du fait qu'un "point de neutralité" a été atteint. Par ailleurs, plusieurs porte-parole des partis politiques ont évoqué la "responsabilité historique" de l'Espagne, "puissance administrante" du Sahara occidental. Dans ce contexte, le porte-parole de Ciudadanos (CS), Emilio Argüeso, a déploré le "manque d'action" du gouvernement actuel à l'égard de la question sahraouie, tandis que la sénatrice d'Adelante Andalucia, Maria Pilar Gonzalez, a souligné qu'ils ne voulaient pas "que le gouvernement continue à chercher dans l'autre sens". A son tour, le sénateur du JxCat, Josep Lluis Cleries, a appelé l'exécutif à remplir son rôle de "garantir le droit à l'autodétermination" au peuple sahraoui. Dans leur texte également, les sénateurs ont exprimé leur "inquiétude face à la situation au Sahara occidental", notamment après la violation par l'occupant marocain du cessez-le-feu de 1991 à la suite de l'agression qu'il a menée le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement à El-Gueguerat. En outre, ils ont exprimé leur "plein appui aux efforts de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO)" afin qu'elle puisse s'acquitter de sa mission. La motion approuvée souligne qu'"une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" au Sahara occidental occupé "est essentielle", conformément aux résolutions des Nations Unies, et dans le cadre des principes de la Charte des Nations Unies. En ce sens, le texte appelle à la "reprise des pourparlers et des négociations permanents, crédibles et constructifs sous la direction des Nations Unies et à la nomination d'un nouvel envoyé personnel" du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres un poste vacant depuis près de deux ans. Le gouvernement espagnol s'est exprimé, vendredi, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, en faveur d'une solution "politique, juste, durable et mutuellement acceptable" au conflit au Sahara occidental, selon un communiqué repris par le site Voice of America. "L'Espagne maintient une position ferme et constante qui soutient la recherche d'une solution qui doit être politique, juste, durable et mutuellement acceptable, comme établi par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré Arancha Gonzalez Laya, dans le communiqué. "Il n'appartient pas à l'Espagne de promouvoir une solution concrète mais de soutenir les efforts de l'ONU pour parvenir à une solution mutuellement acceptable pour les parties", a-t-elle ajouté.