Les forces de l'ordre marocaines ont violement dispersé mardi à Rabat, une manifestation pacifique de soutien à la Palestine, organisée en commémoration "de la Journée de la Terre", faisant plusieurs blessés, selon des médias locaux. Selon les mêmes sources, les forces de sécurité ont empêché les manifestants de marcher vers le siège du Parlement à Rabat. Outre Rabat, d'autres manifestations, à l'appel du Front de soutien à la Palestine et contre la normalisation, ont été interdites à Casablanca, El Jadida, Khenifra, Guersif et Beni Taghjijt, les autorités prétextant le maintien des mesures sanitaires pour réprimer les manifestants. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, montraient plusieurs manifestants blessées, dont des personnes âgées. Des témoins qui évoquent des "images honteuses" ont confirmé l'usage disproportionné de la force à Rabat, et la présence impressionnante des forces de l'ordre, en civil et en uniforme, au niveau de l'avenue Mohamed V et celle d'Allal Benabdellah. Condamnant la répression, le président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Wihmane, a exprimé dans un communiqué sa solidarité avec le Front de soutien à la Palestine, relevant que le contexte des mesures sanitaires évoqué par les autorités a servi à maquiller l'approche répressive du régime marocain qui prive les manifestants de leur droit à la liberté d'expression consacrée par la constitution. Ahmed Wihman a déploré l'attitude " hostile" au sein de l'appareil de l'Etat marocain envers tout ce qui est palestinien. Cette hostilité a été constatée bien avant l'annonce officielle de la normalisation avec " l'entité sioniste raciste", a-t-il dit, estimant qu'il s'agit d'une tendance qui s'intensifie depuis cette déclaration scandaleuse. Qualifiant la normalisation "de trahison nationale", l'Observatoire a affirmé que "toute transaction avec l'entité usurpatrice est une acclamation de ses massacres et crimes contre le peuple palestinien et tous les peuples arabes, y compris le peuple marocain". Ces dernières semaines, le Maroc vit au rythme d'une contestation sociale sur fond de difficultés économiques. Plusieurs manifestations ont été interdites, sous prétexte de la situation épidémiologique que connait le Royaume, à l'instar d'une marche nationale des infirmiers qui était prévue samedi à Rabat.