La normalisation des relations entre le Makhzen et l'entité sioniste continue de susciter des réactions de la population et d'ONG marocaines qui ont exprimé leur indignation et un sentiment d'humiliation, en dénonçant une "trahison" de la cause palestinienne. Dans ce contexte, une manifestation devant le Parlement à Rabat a été interdite par les autorités qui ont déployé d'importants contingents de policiers près du Parlement avec des équipements anti-émeute et des canons à eau et ont empêché les manifestants de se rassembler, ont rapporté les médias. Les organisateurs de la manifestation avaient déploré, dans un communiqué, l'attitude des autorités marocaines et dénoncé toute forme de normalisation avec Israël, qui "enfreint les lois humanitaires et internationales". Le président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Wihmane, a d'ailleurs qualifié de "désastre" la normalisation", affirmant que le peuple marocain "demeurera attaché à ses constantes et principes +la Palestine, un serment et la normalisation, une trahison+". De son côté, l'organisation marocaine de "soutien aux causes de la nation" a annoncé son rejet de la normalisation avec Israël "en contrepartie" de la reconnaissance par le président américain sortant Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, affirmant que "cet accord constitue un coup asséné à la cause et au peuple palestiniens ainsi qu'une humiliation au peuple marocain". La "colère" des Marocains s'est illustrée sur les réseaux sociaux quelques minutes après l'annonce de la normalisation à travers une campagne rejetant cette décision. Les plateformes étaient inondées de publications d'activistes marocains qui rejetaient une "trahison" aux dépens du peuple palestinien et de ses droits. Lire aussi: L'officialisation de la normalisation Maroc-entité sioniste met à nue les projets néocolonialistes dans la région arabe Une vidéo de près de 3 mn montrant une militante marocaine en pleurs, a qualifié cette décision de "Nakba" pour les Marocains. "Le peuple est sous le choc et nous ressentons un sentiment de trahison et d'humiliation. Les Marocains sont contre cette normalisation. Ce n'est pas en notre nom (...) j'ai honte d'être marocaine", a-t-elle dit. Selon les médias, l'engagement précédent déclaré du Makhzen à "défendre" la cause palestinienne, dans le cadre du Comité al Qods, ne laissait pas présager, dans l'immédiat, l'annonce d'une normalisation avec l'entité israélienne. En effet, il y a quelques mois encore, des officiels marocains parlaient de "rumeurs infondées". Dans un communiqué de presse, le parti "Annahj Addimocrati" estime que la normalisation des relations avec Israël, est "une trahison et un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et à sa cause juste". Pour le parti marocain, cette normalisation "fait fi de la position du peuple marocain et des forces vives et démocratiques qui soutiennent la cause palestinienne". Vendredi dernier, des manifestants rassemblés devant la mosquée "El Imam Malem" à Fès (Maroc) pour dénoncer la normalisation des relations avec l'entité sioniste, ont été violemment réprimés. Les policiers se sont attaquées à des fidèles pacifiques et les ont fait sortir de force de la mosquée, faisant plusieurs blessés, avaient rapporté les médias. Des banderoles et des pancartes brandies par des fidèles portant des messages de solidarité avec le peuple palestinien ont été également saisies.