Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a affirmé samedi que la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara Occidental sera "essentielle" aux efforts visant la reprise des pourparlers facilités par l'ONU en vue de parvenir à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable". Répondant à une question du député Patrick Costello, sur les efforts de l'Irlande au Conseil de sécurité pour la nomination d'un nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara Occidental, le chef de la diplomatie irlandaise a affirmé que "le Secrétaire général de l'ONU reste déterminé à nommer un nouvel Envoyé personnel et ses efforts à cet égard sont actifs et continus". Il a ajouté que "le Conseil de sécurité tiendra des consultations sur la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en avril et ce sera l'occasion pour le Conseil de passer en revue les progrès et les développements récents dans le territoire non autonome". Il rappelle, à cet égard, que "l'ancien envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, a démissionné en 2019 pour des raisons de santé et le poste est devenu vacant depuis". L'ancien président allemand, Horst Kohler, s'est retiré en mai 2019 de son poste d'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental après vingt mois d'intense médiation qui l'ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix de l'ONU. Avec le départ de Kohler, le Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains James Baker et Christopher Ross et le hollandais Peter Van Walssun. Le porte parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, avait indiqué, vendredi, que "les Nations-Unies poursuivent leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire pour le Sahara occidental", évoquant des "difficultés" à trouver le bon profil pour occuper ce poste vacant depuis près de deux ans. "Ce n'est pas faute d'essayer de la part du secrétaire général. Nous continuons nos recherches pour autant que je sache, mais il s'agit d'un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver les bonnes personnes ou la bonne personne pour ce poste", a déclaré M. Dujarric lors de son point de presse quotidien. En mars dernier, le porte-parole de l'ONU a refusé d'imputer la responsabilité de la vacance de ce poste au SG de l'ONU. "Le secrétaire général s'est efforcé de pourvoir le poste, mais comme dans beaucoup de ces nominations, tous les leviers ne sont pas entre ses mains, même s'il fait de son mieux", a-t-il déclaré. Lundi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a souligné, au cours d'un entretien en ligne avec le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques "en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental", exhortant Guterres à accélérer la nomination d'un envoyé personnel pour ce territoire non autonome. En septembre dernier, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, avait appelé le Conseil de sécurité à hâter la désignation d'un nouvel envoyé personnel, "animé des mêmes convictions et de la même détermination que son prédécesseur", a-t-il dit, faisant référence à Horst Kolher. Dans une missive transmise au Conseil de sécurité, le président Ghali avait exhorté l'organe onusien à renouveler son engagement en faveur du processus politique et de la reprise des négociations directes et cruciales entre les deux parties en vue de parvenir à un solution pacifique et durable qui respecte pleinement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Il avait, alors, assuré que "le retard dans la désignation d'un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique". Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.