L'éminent avocat international des droits de l'homme, Jared Genser, a annoncé qu'il se joignait à l'équipe de défense de la militante sahraouie Sultana Khaya, appelant la communauté internationale à accorder une attention particulière à son cas et à tenir le Maroc pour responsable de sa violation flagrante des droits de l'homme. Dans un communiqué relayé samedi par des médias, Me. Jared Genser, a annoncé qu'il va assurer la défense de Khaya. "C'est un grand privilège pour moi de se joindre à l'équipe de défense de Sultana Khaya en tant qu'avocat international", a-t-il écrit. Sa détention et les mauvais traitements qu'elle subit - qui violent de nombreuses dispositions du droit international - sont clairement liés à sa critique ouverte du gouvernement marocain et à son activisme pacifique en faveur de l'autodétermination sahraouie. Son équipe et moi travaillerons sans relâche pour dénoncer cette injustice et plaider pour sa libération immédiate ", a-t-il ajouté. "Je suis impressionné par la force de Soltana face à un traitement aussi horrible, mais je crains aussi pour sa vie", a déclaré, par ailleurs, Tone Sorfonn Moe, professeur norvégien des droits de l'homme, faisant également partie de l'équipe de défense internationale de Khaya aux côtés du professeur de droit norvégien, et ancien président et membre du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, Mads Andenaes. La récente "descente (policière) marque une escalade intense et très préoccupante des mauvais traitements infligés par les autorités marocaines à Soltana et à sa famille, et je crains que leur comportement ne continue de s'aggraver. Il est vital que la communauté internationale accorde une attention particulière à son cas, ainsi qu'à ceux d'autres militants sahraouis, et tient le Maroc responsable de sa violation flagrante des droits de l'homme et du droit humanitaire", a-t-il plaidé. Khaya était placée en résidence surveillée par les autorités de l'occupation marocaine à Boujdour, au Sahara occidental depuis novembre 2020. La militante du droit du Sahara occidental à l'autodétermination, est depuis longtemps la cible des autorités marocaines. Elle a été déjà torturée à plusieurs reprises, et violemment battue par la police lors d'une manifestation pacifique en 2007 au cours de laquelle elle a perdu son œil droit Depuis le 19 novembre 2020, la militante sahraouie a été assignée à résidence sans justification et menacée de tortures si elle quittait les lieux. Au cours des six derniers mois, les forces marocaines ont pris d'assaut sa maison sans mandat et y jeté des substances nocives et coupé l'électricité. La militante menacée de mort et privée de soins, a été agressée physiquement, harcelée ainsi que d'autres personnes présentes dans la maison. La situation s'est brusquement aggravée ces derniers jours dans le cadre d'une répression plus large des militants sahraouis dans les territoires occupés. Le 10 mai, la police a fait une descente au domicile de Khaya et a expulsé trois militants des droits humains qui vivaient avec la famille. La police a placé les trois militants en garde à vue, torturés pendant plusieurs heures puis abandonnés dans une partie reculée du désert. Dans la nuit du 11 mai, la police marocaine a de nouveau fait irruption dans le domicile de Khaya. Bien qu'elle ait tenté de s'échapper et de demander de l'aide, la police l'a traînée dans la maison. Elle souffre encore de beaucoup des blessures infligées lors de l'attaque.