Les participants à la conférence historique organisée mardi à Alger sous le thème "L'Emir Abdelkader: homme et moudjahid", ont mis en avant les qualités de cette personnalité du point de vue militaire et historique, évoquant le "message éternel" qu'il avait toujours défendu depuis l'institution de l'Etat algérien, en l'occurrence "l'unité nationale". En marge de la conférence, la Secrétaire générale (SG) de la fondation "L'Emir Abdelkader", Zehour Assia Boutaleb a indiqué que cette rencontre se voulait une occasion pour se remémorer "le message éternel" que l'Emir avait toujours défendu depuis l'institution de l'Etat algérien, à savoir "l'unité nationale". Cette unité qui, précise la descendante de l'Emir, prend tout son sens de l'attachement du peuple algérien à ses constantes nationales, en ce sens que les générations l'ont soigneusement transmise depuis le déclenchement de la résistance populaire contre l'occupation française. Intervenant par la même occasion, MM. Meziane Saïdi et Amar Belkhoudja, respectivement professeur à l'école supérieure militaire de l'information et de la communication, et journaliste-auteur, ont mis l'accent sur les positions humanitaires de l'Emir, traduites notamment par la protection qu'il garantissait aux chrétiens en Syrie ou encore la défense des droits de l'Homme. En signe de gratitude et de reconnaissance à ses actions et efforts, plusieurs décorations ont été envoyées à l'Emir, pour ne citer que le "Medjdié" de 1ere classe décerné par l'empire ottoman, la Grande Croix du Sauveur décernée par la Grèce, la Grande Croix de "l'Aigle Noir" décernée par la Prusse et celle de "l'Aigle Blanc" décernée par la Russie, le Pape lui decerna l'ordre de "Pie IX", la Reine Victoria lui offrit un fusil à deux canons superbement incurstés d'or et le président américain Abraham Lincoln une paire de pistolet incrustée d'or. Préserver la mémoire nationale parmi les priorités du ministère des Moudjahidine Dans une allocution lue en son nom par le directeur du patrimoine historique et culturel au ministère, Mohamed Yahi, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Tayeb Zitouni a affirmé que le secteur plaçait parmi "ses premières priorités", la préservation de la mémoire nationale, en application du programme du président de la République, visant à "ancrer les valeurs et les hauts faits de la Glorieuse révolution de novembre et à les enseigner aux générations montantes". Il a souligné que cette démarche consiste "à préserver les acquis et les réalisations accomplies et à poursuivre la marche de l'Algérie indépendante", arguant que "le riche parcours de l'Emir qui s'est distingué par sa bravoure, son sens de sacrifice et le rejet de l'injustice et de la tyrannie (...) est une source de fierté pour l'Algérie, dont l'histoire est constellé de hauts faits et d'épopées". Lire aussi: 188e anniversaire de l'allégeance à l'Emir Abdelkader, l'unité nationale comme message éternel Relatant les étapes phares de l'histoire de l'Emir Abdelkader qui a lutté pendant 17 ans contre le colonialisme, le ministre a rappelé que l'Emir "a engagé d'importantes réformes sociales" et formé "une armée forte et organisée, et jeté les fondements d'un Etat unifié". Il a divisé le territoire national en huit circonscriptions administratives en l'occurrence, Meliana, Mascara, Tlemcen, Laghouat, Médéa, Bordj Bou Arreridj et Bordj Hamza (Bouira), Biskra et Sétif. Parmi les réalisations de l'Emir, il a cité "la création de fabriques d'armes, la construction de forts et de citadelles à Tagdemt, Mascara, Saïda et Meliana", en sus d'installer un gouvernement composé de 5 ministères souverains, siégeant à Mascara", ajoutant qu'"il gérait aussi le budget de l'Etat conformément au principe de la zakat pour couvrir les dépenses de la résistance et choisir les symboles de l'emblème national et la devise de l'Etat". La première allégeance à l'Emir Abdelkader a été faite le 27 novembre 1832 sous l'arbre mythique de Derdara (le frêne) dans la commune de Ghriss (wilaya de Mascara), et la seconde a été prêtée le 4 février 1833 dans la mosquée de Sidi Hacène dans la même ville, à l'issue de la tenue d'un Conseil général auquel ont assisté des délégations de notables, chefs de tribus et des citoyens. L'Emir Abdelkader est mort le 26 mai 1883 à Damas, à l'âge de 76 ans, où il fut enterré avant que ses restes ne soient rapatriés en Algérie après l'indépendance (1966) pour être enterré au carré des martyrs au cimetière d'El Aliya.