A quelques jours de la fin de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain, les titres de la presse nationale paraissant ce lundi se sont projetés sur la composante de la future Assemblée populaire nationale (APN) et le profil des députés qui y siègeront, évoquant ainsi une "reconfiguration" du paysage politique. Sous le titre "A nous l'APN", le quotidien L'Expression a consacré ses articles à la future Assemblée, relevant que 13 000 candidats ont moins de 40 ans et 74% et jouissent d'un niveau universitaire. Pour ce quotidien, "au plan de la composante humaine, en termes de profils des nouveaux députés et du renouvellement du personnel politique, l'objectif présidentiel a été attient", estimant à ce propos que "le pouvoir législatif reviendra à l'élite et à la jeunesse algériennes". Dans son éditorial intitulé "Le 12 juin, le rêve de Makri", le même journal et appelé les Algériens à voter en masse et "à participer à la décision de la construction de l'Algérie nouvelle pour ne pas se réveiller, le 13 juin prochain, avec une grosse surprise". Le quotidien El Moudjahid qui a également consacré son éditorial aux élections législatives, sous le titre "Dernière ligne droite", a estimé qu'"il y a lieu de de convenir que le bon sens et la lucidité imposent aux futurs députés de tirer les leçons d'un discrédit qui a frappé leur institution et qu'il y a urgence à l'investir de la confiance des Algériens en lui restituant l'ensemble de ses missions constitutionnelles". Dans ses pages intérieures, la publication s'est intéressée à "la communication en politique", estimant que l'Algérie se dirige vers un "contrat sociétal" et ce, à la faveur de "l'évolution dans le discours politique des candidats durant cette campagne électorale". Dans le même sens, le Soir d'Algérie a repris les déclarations du président de Jil Jadid, Djilali Soufiane, relevant à ce propos que "la composante du prochain Parlement sera inédite". Il a ainsi estimé que "ces législatives marqueront l'amorce d'un changement politique probant en Algérie, arguant que pour la première fois depuis des années, la composante de l'APN ne sera prédominée par aucun parti ou courant idéologique, ce qui ouvre le champ à une possible reconfiguration politique loin des pratiques du passé". En revanche, le quotidien El Watan qui dresse le bilan de la campagne électorale, a relevé "un forcing pour la participation et très peu de débats contradictoires." "Hormis pour quelques formations politiques qui ont un programme et une idéologie établis, les sorties étaient consacrées à faire connaitre les candidats et à lancer des appels pour la participation au vote" a écrit ce journal. Pour sa part, le quotidien Liberté a consacré plusieurs articles à ces élections, axant sur les islamistes qui considèrent ces législatives "comme une opportunité pour s'emparer du pouvoir législatif". "Ils (les islamistes) partent à l'assaut de la République. Une menace", a écrit ce tabloïd qui a titré son éditorial "La République empoisonné". La même publication a interviewé Laid Zaghlami, professeur en sciences de l'information et de la communication, qui a estimé que "la société algérienne est vaccinée contre le péril islamiste." De son côté, Le Jeune Indépendant est revenu sur la conférence de presse du président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi et la sortie médiatique du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche "dont l'institution a une responsabilité historique lors de ces législatives", alors que le quotidien La Nouvelle République est revenu sur les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, qui a instruit les walis à mobiliser tous les moyens nécessaires pour les législatives. Le quotidien arabophone Ech Chaab s'est attardé sur les conditions de déroulement de la campagne électorale et le forcing des candidats en lice en vue de convaincre les électeurs de se rendre en masse aux bureaux de vote le jour du scrutin. Pour El Khabar, ces législatives interviennent dans un "contexte spécial", à savoir les changements induits par le mouvement populaire du 22 février et l'absence des dépassements des législatives de 2017, reportées par les partis proches du Pouvoir. Le même journal s'est aussi intéressé aux appréhensions des candidats quant à "la neutralité des responsables au niveau des bureaux de vote le jour du scrutin", alors que le quotidien El Massa a dressé le bilan des 18 jours de campagne électorale. La publication a relevé que les candidats ont été unanimes à appeler à rompre avec les pratiques du passé et faire du 12 juin prochain, une date marquant un nouveau départ pour l'Algérie et ce dans le sens de renforcer la stabilité politique du pays par le biais d'une forte participation au vote. El-Masaa a également axé sur l'intégrité du scrutin et des candidats, notamment la lutte contre la corruption et l'éviction de l'argent sale des joutes électorales. Enfin le journal Echorouk a estimé qu'il est prématuré de parler de la période post-électorale et par conséquent de la composante du futur gouvernement, issu des élections législatives, déplorant ainsi les déclarations de certains chefs de partis qui évoquent déjà leur victoire et leur ambitions de décrocher une majorité parlementaire.