Le ministre sahraoui des territoires occupés et des communautés, Mohamed El Ouali Akik a affirmé, samedi, que l'intention du Maroc d'organiser des élections au Sahara Occidental occupé constituait une "violation du droit international" et une "pratique coloniale désespérée" imposée par la logique de la force, de l'oppression et de l'intimidation. Dans une déclaration à l'APS, M. Mohamed El Ouali Akik a précisé que ces élections devant se tenir dans les territoires occupés sont en contradiction avec le droit international et les principes de légalité internationale qui classent le Sahara occidental en tête des questions de décolonisation. Le peuple sahraoui attend de voir les Nations Unies "honorer leurs engagements et lui permettre d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, à travers un référendum libre et démocratique, et non pas de fermer les yeux sur des pratiques coloniales désespérées imposées par la logique de la force, de l'oppression et de l'intimidation", a-t-il déclaré. La tenue de ces élections "ne changera rien à la nature de la question, ni à la détermination du peuple sahraoui et à ses moyens de résistance pour arracher ses droits légitimes", a-t-il soutenu. Le responsable sahraoui a qualifié les pratiques marocaines d"'insidieuses et d'actes insensés et provocateurs qui confirment l'entêtement et l'acharnement du Maroc à exacerber les tensions et à exporter les crises". Il a salué, par ailleurs, la position de l'Union africaine (UA) qui a refusé l'envoi d'observateurs à ces élections, "mettant à nu les tentatives de l'occupant marocain de conférer une légitimité à une assertion mensongère". L'UA avait opposé un refus à la demande du Maroc d'envoyer des observateurs pour surveiller le déroulement des élections législatives du 8 septembre qui devaient inclure illégalement les territoires sahraouis occupés, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. L'UA a validé la position de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) soutenant l'illégalité de l'opération électorale marocaine, étendue aux territoires sahraouis occupés. Il s'agit d'un cinglant désaveu pour Rabat qui voulait impliquer les citoyens sahraouis dans un processus électoral qui ne les concerne pas, organisé par une force d'occupation militaire dont le registre est rempli de violations des droits humains fondamentaux. Le 18 août, le Président sahraoui, Brahim Ghali, avait appelé le SG de l'ONU à intervenir afin d'empêcher le Maroc d'inclure le Sahara Occidental occupé dans ces élections législatives et à mettre un terme à toutes les activités illégales menées par Rabat dans ces territoires. Dans une missive au Chef de l'ONU, le Président sahraoui avait fermement rejeté " le processus illégal", préparant la tenue de ces élections dans les territoires occupés. C'est "une violation flagrante du statut légal du Sahara occidental, un territoire en attente de décolonisation sous la responsabilité des Nations unies", avait-il écrit dans sa lettre au SG de l'ONU. Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.