Les participants à un colloque historique, samedi à Alger, sur le 64e anniversaire de la bataille d'Issine (frontières algéro-libyennes) ont unanimement souligné que cette commémoration constitue une réhabilitation de la mémoire commune des deux peuples algérien et libyen. Intervenant lors de cette rencontre, organisée au siège du Conseil de la Choura de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le représentant du ministère des Affaires étrangères, Salah Boucha, a déclaré que la commémoration de cette bataille menée le 5 octobre 1957 à Issine aux frontières algéro-libyennes "se veut une revalorisation des relations fraternelles et une reconnaissance du rôle libyen dans le soutien, sans contrepartie ni calculs, à notre Révolution nationale". Estimant nécessaire de reconstituer les détails de cette bataille qui a réuni les combattants frères, algériens et libyens, comme cela a été le cas lors des évènements de Sakiet Sidi Youcef en Tunisie, M. Boucha a rappelé que cet évènement a eu lieu au moment où la Révolution algérienne avait grandement besoin d'armes dans un contexte de resserrement de l'étau sur elle au niveau des lignes de Challe et Morice. "Le contexte humain et géographique algéro-libyen demeure inchangé et fondé sur le respect et la fraternité et la commémoration de la bataille d'Issine est l'occasion de consolider cette synergie", a soutenu le représentant du ministère des Affaires étrangères. S'agissant de la situation en Libye actuellement, M. Boucha a mis en avant l'attachement de l'Algérie à "l'approche de l'unité territoriale de la Libye et la souveraineté de son peuple", d'où l'importance d'oeuvrer, a-t-il dit, à la stabilité et la sécurité en Libye à travers des élections légitimes et transparentes permettant la reconstruction de l'Etat libyen". De son côté, le SG du Conseil de la Choura de l'UMA, Said Mokadem, a indiqué que la commémoration de la bataille d'Issine "est une opportunité pour marquer à nouveau notre solidarité avec le peuple libyen frère, qui traverse une période très difficile et qui a besoin de notre soutien comme il l'a fait lors de la Glorieuse guerre de libération". "Les relations ancestrales algéro-libyennes ont de tout temps été marquées par la sérénité, la bonne foi, le bon voisinage et la fraternité", a-t-il soutenu, rappelant que la Libye, à travers la bataille d'Issine, a été une base arrière pour les moudjahidines". Saluant la position de l'Algérie "qui plaide par conviction pour une solution politique pacifique à la crise", M. Mokadem a évoqué "les efforts de sa diplomatie en vue de régler les différends, notamment lors de sa participation à la conférence de Berlin, ainsi que l'accueil des différents protagonistes pour rapprocher les vues". "Cette volonté a été, maintes reprises, exprimée par le Président Tebboune", a-t-il ajouté. Intervenant à cette occasion, l'enseignant Larbi Zoubiri de l'université d'Alger a passé en revue les relations algéro-libyennes, mettant en avant le rôle des intellectuels dans l'édification de l'histoire maghrébine commune. Le Président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) Bouzid Lazhari a plaidé, pour sa part, pour une aide à la Libye à travers l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale en vue de la prise en charge des répercussions de la crise et chercher les causes à l'origine de cette décennie de violence, de destruction et de pillage de richesses. Au terme de la rencontre, les participants ont procédé à la lecture d'un communiqué, dans lequel ils ont affirmé que la bataille d'Issine "est une halte témoin de la cohésion et de la communion entre les deux peuples frères". Par ailleurs, ils ont appelé les Libyens, à "dépasser les différends et la conjoncture entravant la mise en exécution des conclusions de Berlin, des pays du voisinage et de la société civile qui visent à imprimer la légitimité au système de gouvernance et aux institutions, et ce, à travers la tenue des élections législatives et présidentielles dans les délais impartis. Valorisant les efforts "louables" de l'Algérie, dans ce sens, les signataires ont plaidé pour une réconciliation nationale inclusive et non discriminatoire, consacrant le respect de la souveraineté du peuple dans le choix de ses représentants en toute démocratie, transparence et impartialité.