Les producteurs de rond à béton et de plomb ont appelé à les associer dans les amendements propres aux lois relatives à leur activité, en vue de leur permettre de préserver la cadence de production et assurer la stabilité du marché. Lors d'une réunion de la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification à l'Assemblée populaire nationale (APN), autour du marché du rond à béton et des difficultés auxquelles font face les usines dans la production, des opérateurs du secteur ont estimé que l'amendement de certains articles des lois de finances, ces dernières années, "a entraîné un recul du taux de production de leurs usines et le licenciement d'un nombre importants de travailleurs". M.Kessab Ali, Directeur général de la société de production du rond à béton (KBF Steel group), qui produit 1.750.000 tonnes de rond à béton annuellement et emploie 1.200 travailleurs, a demandé au Gouvernement d'"assurer la stabilité de l'application des textes de loi et interdire la promulgation de toute instruction sans retourner aux partenaires producteurs". Pour M. Kessab, des investissements à long terme "pourraient en pâtir, voire cesser dès la promulgation de certaines instructions", notamment les augmentations de la TVA et les taxes douanières. Pour sa part, le Directeur général de la société de fer à Sétif, Abarcha Mohamed a relevé l'existence d'une grande capacité productive et une prédisposition à l'exportation, confrontée au monopole des matières premières sur le marché national et la non disponibilité de la matière première sur le marché européen, contre leur cherté dans dans les pays asiatiques". Selon M. Abarcha, il y a sur le marché national actuellement 12 producteurs de produits finis qui "attendent la mise à disposition de sources stables de matière première", estimant que la production des trois complexes nationaux en la matière n'est pas suffisante. A son tour, le Directeur général de la société Frixion Oran de production des batteries des véhicules a abordé les difficultés qu'il rencontre en tant que producteur pour la mise à disposition de la matière première indispensable à l'approvisionnement de son activité industrielle, à savoir le plomb. Concernant l'exportation du plomb, le DG de Frixion-Oran a indiqué qu'elle se fait "à base de 1000 dollars/tonne alors qu'il est importé à 2800 dollars/tonne d'où la nécessité d'interdire l'importation de cette matière première". "Ce problème est susceptible d'éliminer la filière batteries automobiles définitivement" en Algérie, a-t-il mis en garde, rappelant que cette filière compte 14 industriels avec 5000 employés. Dans ce sillage, M. Houari a appelé à la l'annulation de l'ordonnance interministérielle du 23 juin 2021 définissant les mécanismes d'exportation de certains produits et matières issus de la transformation et du recyclage des déchets ferreux et non ferreux. Intervenant à cette occasion, le président de la fédération nationale des exportateurs algériens, Fethi Aoun a relevé que "l'absence de stabilité en matière de lois" et "la hausse des prix du fret maritime et aérien", outre la surcharge du port et l'indisponibilité des navires cargo" sont autant d'entraves qui se posent à l'exportateur et au secteur en général. Il a appelé dans ce sens à la révision de l'instruction n 06-2021 de la Banque d'Algérie relative aux modalité d'ouverture et de fonctionnement du compte devise commerçant et du compte devise professionnel non commerçant pour concrétiser la démarche du Gouvernement, à savoir la promotion des exportations nationales. De son côté, le président de la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification à l'APN, Ismail Kouadria a appelé les opérateurs à déposer des rapports détaillés sur leurs préoccupations en vue de les soulever aux ministères concernés.